Conseil de la métropole du 18 octobre 2024 – LNOBPL – Jean Michel Le Lorc’h

Elus (1)

Monsieur le Président, chers collègues,

La signature du Pacte d’Accessibilité et de Mobilité pour la Bretagne en décembre 2019 avait marqué la relance du grand projet d’envergure Liaisons Nouvelles Bretagne – Pays de la Loire, dont l’objectif est notamment de placer Brest à 1h30 de Rennes, à 3h00 de Paris, par le rail.

Avec les autres collectivités locales bretonnes, au sein du pack breton, nous faisons de ce grand projet de desserte ferroviaire l’une de nos priorités en matière d’accessibilité, d’aménagement et donc de développement de notre région et en particulier de la Pointe Bretonne

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Après une première phase d’études qui a précisé les divers scenarii d’amélioration des infrastructures ferroviaires bretonnes une seconde phase d’études va débuter en vue de dresser les scenarii préférentiels;

C’est l’objet de cette délibération dans laquelle il s’agit de délibérer sur 2 conventions financières – la première concernant les améliorations de l’axe Rennes Brest et la 2ème concernant le projet de ligne nouvelle Rennes-Lamballe, avec une participation financière de Brest métropole à hauteur de 1,08 million d’€ pour le financement de ces nouvelles études.

Elus communistes, nous voterons favorablement cette délibération.

3 remarques rapides, néanmoins, pour expliciter ce vote. Elles rejoignent pour grande partie les propos de Michel Gourtay.

La première pour rappeler tout notre attachement et notre détermination à ce que ce grand projet permettant de relier Brest à Paris, en 3 heures, voit le jour, et ce, dans un délai des plus courts. C’est d’ailleurs ce sur quoi insiste cette délibération.

Pourquoi ? Parce que ce grand projet s’avère essentiel pour le développement social et économique de la pointe Finistère, Quimper et Brest.

Pourquoi ? Parce que ce grand projet s’avère essentiel face à l’urgence climatique. Face aux enjeux de la transition énergétique, nous sommes convaincus qu’il faut accélérer le recours aux transports peu polluants, décarbonnés. Le rail, rapide et moins polluant que d’autres moyens de transport, s’inscrit dans cet objectif et doit ainsi être systématiquement favorisé.

Pourquoi enfin ? Parce que ce grand projet promeut des transports de qualité pour nos concitoyens et nos concitoyennes.

Ce grand projet est global et doit reposer sur ses deux jambes.

La modernisation des réseaux existants est indispensable en ce qu’elle permettra d’augmenter cadencement, vitesse, nombre, fréquence, en toute sécurité.

Mais nous insistons aussi sur la nécessité de créer, à moyen terme, de nouveaux tronçons de ligne, qui permettront des gains de temps de parcours conséquents et une plus grande capacité.

Cela m’amène à la deuxième remarque concernant le calendrier…

Les choses avancent, disons-le, mais trop lentement à nos yeux.

Les grands projets d’aménagements se conçoivent certes sur le temps long. Mais après une décennie de consultation publique et d’études qui ont déjà exploré de nombreuses solutions techniques, il faut maintenant avancer de façon plus rapide.

Ce projet LNOBPL étant intégré aux différents Contrats de Plan Etat-Région, actuels et à venir, gageons au moins que cela soit une garantie d’avancement dans les délais annoncés…

Oui, la question du financement reste ouverte. Elle reste centrale au regard du contexte budgétaire national que le pays traverse. A cela, nous répondrons que des solutions existent, que l’argent existe ! Combien de temps l’Etat va-t-il refuser de mettre à contribution le capital et les hauts revenus pour financer la transition écologique ?

Enfin troisième remarque, à la question de « faut-il opposer la desserte et les trains du quotidien aux liaisons grandes vitesses vers Paris et au sein même de la Bretagne ? », comme on peut l’entendre ici ou là, nous répondons non.

A la vérité, les deux sont liés. Les deux sont complémentaires.

Investir massivement dans la modernisation des lignes ferroviaires et le changement de la signalisation notamment, c’est permettre à davantage de TER de circuler et plus vite sur ces lignes, c’est aussi permettre au fret de se développer et l’on sait la place que le Port de Brest pourrait occuper en la matière avec toutes retombées que cela entraînerait pour notre territoire…

C’est aussi pour cette raison que ce projet est si important et qu’il doit voir le jour, vite.

Voilà, Monsieur le Président, mes chers collègues, au sein du groupe des élus communistes, vous l’aurez compris, nous prenons ces études comme une nouvelle avancée.

Tout l’enjeu est maintenant est que celles-ci débouchent rapidement sur des décisions concrètes, sur une mise en œuvre effective de ce grand chantier d’aménagement.

Nous savons, Monsieur le Président, pouvoir compter sur votre mobilisation, aux côtés des autres collectivités, pour porter efficacement et collectivement la voix et l’intérêt de notre territoire sur ce sujet.

Nous voterons favorablement cette délibération.

Je vous remercie.

Conseil de métropole du 18 octobre 2024 – Propos liminaire – Eric Guellec

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Monsieur le Président, chers collègues,
Comment ne pas débuter ce Conseil sans évoquer de nouveau le coup de massue du plan d’austérité fomenté par le Gouvernement « Barnier – Le Pen » contre les collectivités locales ?
Sans détailler la catastrophe des mesures d’économies annoncées – le voeu que nous voterons à l’issu du Conseil sur ce sujet y revient de manière exhaustive – permettez-nous néanmoins d’aborder brièvement les effets de ce projet de loi de finances sur l’action publique locale de notre Métropole et sa capacité à mener les futurs projets de transformation de notre territoire.
Dans le cadre d’un plan d’austérité sans précédent, il est en effet prévu que 5 milliards d’euros supplémentaires soient ponctionnés chaque année sur le dos des collectivités locales, en plus de la suppression des 1,5 M d’E du Fonds Verts.
Pour Brest Métropole, la facture de cette cure d’amaigrissement risque d’être lourde, laissant présager plusieurs millions d’euros de manque à gagner, chaque année.
Nous avons des raisons d’être inquiets au regard de tous les chantiers de transitions que nous devons et que nous devrons continuer de mener, malgré ces vents contraires, afin de projeter notre métropole vers un avenir serein. 
Nous avons également des raisons d’être inquiets au regard des besoins immédiats des populations auxquels il nous faut et il nous faudra toujours répondre.
En effet, nous nous situons à un moment charnière dans la manière dont vivent et s’organisent les sociétés.
Notre enjeu est d’ouvrir une perspective et un chemin de progrès social et écologique : c’est le projet politique de notre équipe majoritaire de Gauche, ici à Brest Métropole.
De ce point de vue, les besoins d’investissement pour l’aménagement et le développement de notre territoire ces prochaines années sont considérables.
Et avec un Etat défaillant, comment mener, au plus juste, tous ces chantiers ?
Quelques exemples…
Le logement… Chacun et chacune connaît ici l’ampleur et les causes de cette crise du logement qui frappe des millions de nos concitoyens et de nos concitoyennes, des milliers d’habitantes et d’habitants, ici à Brest Métropole et à laquelle le gouvernement ne répond pas.
De son côté, c’est 15 milliards d’euros que l’Etat a économisés depuis 2017 sur le logement social, alors même que la demande n’a jamais été aussi élevée.
Cette année, Brest Métropole apporte une subvention exceptionnelle de 600 000 euros à Brest Métropole Habitat pour répondre au nécessaire besoin de construction et production de logements publics, conformément aux objectifs ambitieux que fixe notre Plan Local de l’Habitat en la matière.
Nous participions il y a quelques semaines au 84ème Congrès HLM à Montpellier où un consensus unanime s’est dégagé pour dire la nécessité d’une réponse urgente et forte face à la crise du logement. 
Il est temps que la lutte pour le logement pour tous et toutes soit érigée en priorité nationale. Les moyens nationaux doivent être au rendez-vous pour construire, rénover, renforcer la loi SRU et faire en sorte que chaque citoyen puisse se loger dignement.
Autre grand chantier d’aménagement, autre exemple de ce besoin d’investissements massifs, c’est celui de la nécessaire réindustrialisation de nos territoires avec la question de la pénurie de foncier et les exigences que fixent le ZAN en la matière…
En 20 ans, notre pays a perdu la moitié de ses usines, entraînant une casse sociale de grande ampleur. Et cela nous a rendu plus dépendant des importations, par ailleurs véritable gouffre écologique.
Nous disons qu’il faut reconstruire une industrie nationale forte qui permette une revitalisation de nos territoires, qui garantisse de l’emploi local et qui préserve le climat.
Notre collectivité a pris à bras le corps ce défi et développe une stratégie volontariste en matière de réindustrialisation.
Elle mène un travail important autour de la modernisation et de la reconstruction de filières, permettant la mise en oeuvre de processus de re-localisation, créateurs d’emplois pérennes : ce sont les EMR avec la création du nouveau Polder, c’est la cybersécurité, c’est la maintenance navale avec Damen.
Ce sont aussi toutes les actions de Brest Métropole pour développer et accueillir de nouvelles activités économiques type petite industrie et artisanat… Nous délibérons tout à l’heure à ce sujet sur la création d’une nouvelle Zone d’Aménagement Concertée, dédiée à ces activités, au Spernot.
Cette nécessaire ré-industrialisation appelle des investissements massifs qu’on ne saurait mener seul ou sans être davantage soutenu par l’Etat.
Enfin, dernier exemple, la transition écologique et les mobilités.
Là aussi, des investissements colossaux sont menés par les collectivités locales et devront continuer d’être menés pour encourager le développement des transports peu ou pas polluants ainsi que pour répondre aux exigences sociales d’une liberté de déplacement pour toutes et tous.
Je ne reviens pas sur le projet Mon Réseau Grandit, projet phare de notre équipe, ici à Brest Métropole.
Un exemple, néanmoins, témoignant de ce besoin d’investissement prégnant pour l’avenir…
Nous délibérons tout à l’heure sur une nouvelle étape du projet LNOBPL avec le lancement d’une 2ème phase d’études concernant l’amélioration de ligne et la création de portions de lignes nouvelles.
La question du financement, notamment, est au cœur du sujet.
Au regard de l’intérêt de ce grand projet d’aménagement pour le devenir de notre territoire, nous ne remiserons pas notre ambition au placard sous le prétexte que les caisses de l’Etat sont vides !
De l’argent il y en a ! Quand l’Etat décidera t’il de taxer davantage le capital et les hauts revenus pour enfin répondre aux besoins du plus grand nombre et répondre aux urgences sociales et climatiques ?
Et si certains sont les supporters zélés de cette politique d’austérité budgétaire version Barnier-Le Pen, il faudra qu’ils nous expliquent en quoi ce Projet de Loi de Finances, en quoi cette nouvelle politique de rigueur budgétaire gouvernementale, sert nos territoires, sert nos villes, sert nos concitoyens et nos concitoyennes.
C’est un chemin différent, un chemin de progrès social et écologique, que le groupe des élus communistes, avec l’ensemble de l’équipe de Gauche, s’attachera à défendre et à concrétiser ces prochains mois.
Monsieur le Président, je vous remercie.