Conseil municipal du 4 février 2025 – Préservation de la langue bretonne – Taran Marec

Taran

Délibération 04 – Langue bretonne – Taran Marec –  

 

Monsieur le maire,

Depuis le début de notre mandat, notre majorité a ouvert 3 classes bilingues dans les écoles publiques de notre ville. Un choix politique que nous portons depuis de nombreuses années tous ensemble.

L’ouverture en septembre dernier d’une classe dans le quartier de Lambezelec rend aujourd’hui possible une sectorisation par quartier des filières bilingues. Et nous pouvons nous réjouir de voir cela aboutir pour la rentrée 2025. Si nous nous réjouissons de cette délibération aujourd’hui, il est primordial que l’État face lui son travail, celui de former des professeurs en bilingue breton, d’anticipation des remplacements à effectuer pour que demain, la situation des enfants de l’école Jacquard ne soit plus vécu. J’ai par ailleurs, une pensée pour les familles aujourd’hui dans une grande incertitude face à l’absence de réponse de la part du Rectorat et de l’inspection académique.

Mais si notre collectivité a fait le choix de la promotion de la langue bretonne, le contexte au niveau de notre région est lui plus inquiétant. En effet, le 21 janvier dernier, la presse s’est fait l’écho d’une étude commandée par la Région Bretagne concernant le nombre de locuteur du breton et du galo en Bretagne historique (comprenant la Loire Atlantique). Cette étude nous apprend qu’en 5 ans, nous avons perdu la moitié des locuteurs sur les 5 départements soit une estimation de 107 000 personnes. Et si l’âge moyen du britophone, est aujourd’hui de 50 ans environs quand il était de 70 ans en 2018, nous le devons notamment au travail mené par Diwan et l’ensemble du réseau associatif.

Hors, ce milieu associatif qui durant de longue année fut un modèle permettant la diffusion large et l’apprentissage des langues,  ce trouve aujourd’hui en grande difficulté. Lors de notre dernier conseil, une subvention exceptionnelle venait accompagner le Réseau Diwan en proie à des difficultés financières mais le mal est malheureusement plus profond et touche en réalité au fonctionnement bénévole des structures. Le manque de temps pour les actifs de s’impliquer dans la vie

 

associative, le décalage de l’âge de départ à la retraite, sont autant de facteur qui met à mal ce modèle.

Il y a aujourd’hui urgence à ce qu’au-delà des collectivités territoriales, des départements et de la Région qui mènent un véritable travail sur ce sujet, l’État se saisisse du sujet. Au XXe siècle, Marcel Cachin écrivait une loi, la première sur les langues régionales, elle visait à ce que chaque élève apprenne sa langue régionale là où elle est parlée. Si cette loi n’avait pas été vidée de sa substance à l’époque, il y a de grande chance qu’aujourd’hui chaque breton, chaque bretonne parle sa langue. Car celle-ci est plus qu’un moyen de communication mais une réelle part de notre culture qui pourrait, si rien n’est fait demain disparaitre. Il est aujourd’hui temps que nos parlementaires prennent à bras le corps cette thématique.

Ainsi, notre collectivité s’inscrit aujourd’hui dans le bon sens et nous voterons donc cette délibération.

Je vous remercie