Une case traditionnelle Kanak, patrimoine culturel de Nouvelle-Calédonie, s’est bâtie au cœur du village mélanésien de Brest 2016. Elle n’est pas repartie à Lifou… Elle a été offerte à la ville et plus particulièrement au Conservatoire botanique national de Brest. Il a fallu près de cinq jours pour la démonter puis la remonter dans le jardin, au rythme des chants des bâtisseurs.
LA CASE KANAK : DE LIFOU À BREST 2016 PUIS AU CONSERVATOIRE
Lifou, la plus grande île de l’archipel Loyauté de Nouvelle-Calédonie, a à cœur d’expliquer les traditions, coutumes et savoir-faire de ses habitants et de promouvoir la culture Kanak, désignant les populations autochtones mélanésiennes que forment la Nouvelle-Calédonie avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Salomon, le Vanuatu et les îles Fidji. Dans le village mélanésien de Brest 2016, on pouvait voir se construire, jour après jour, une case Kanak dans laquelle un coutumier accueillait les visiteurs pour expliquer le symbole de l’habitation et les coutumes de ses habitants.
Cette case a été offerte après les fêtes à la ville de Brest et plus particulièrement au Conservatoire botanique national de Brest, l’un des acteurs emblématiques du territoire pour ses actions en faveur des plantes menacées des îles du monde entier, dont une zone de son jardin est dédiée au Pacifique. Une cinquantaine de personnes s’est relayée pour monter la case dont le don a été officialisé le 22 juillet en présence d’Eric GUELLEC, président du Conservatoire. Elle est visible dans la partie nord du jardin au pied de la cascade.
LA TRADUCTION PHYSIQUE ET MATÉRIELLE DE LA CULTURE MÉLANÉSIENNE
La case est entièrement construite à partir de végétaux provenant de Lifou. Chaque pièce de bois a une utilité, tout comme chaque membre du clan a une place et une fonction dans l’édifice social. Les liaisons représentent des alliances, les rapports entre les membres de la communauté. La forme ronde délimite un espace collectif de vie, propice aux palabres, aux échanges et au maintien d’un esprit communautaire. La porte principale de 1,50 m environ oblige le visiteur qui rentre ou qui sort à être vu et à s’abaisser en signe de respect envers les habitants de la case. Les pièces sculptées se rapportent aux ancêtres protecteurs des lieux. Les poteaux du tour de case représentent les lignées du clan qui se fédèrent au faîtage autour du poteau central symbolisant le chef. A différentes étapes de la construction, des gestes coutumiers ont été exécutés pour matérialiser les éléments symboliques de la case et assurer sa pérennité. Victor Bishop veillera sur la case régulièrement et sera le relai avec les habitants de Lifou (communauté du Wetr).
UN JARDIN OUVERT SUR LE MONDE
Lieu de conservation de plantes des cinq continents menacées de disparition, de découverte et de sensibilisation à la préservation de la nature, le Jardin du Conservatoire marque à nouveau, avec cet évènement, sa volonté de s’ouvrir à la culture, aux arts et, plus largement, au Monde.