A l’occasion du Conseil Municipal du Jeudi 11 Mai 2017, Jacqueline HERE, Présidente du groupe des élu-e-s communistes, est revenu en introduction sur les résultats et les enseignements du second tour de l’élection présidentielle. Vous trouverez son intervention ci dessous :
» M. Le Maire,
Cher-e-s collègues,
Laissez-moi revenir brièvement sur les résultats de Dimanche dernier. Résultats qui sont lourds d’enseignements.
La candidate du Front National n’est pas élue. Une majorité d’électrices et d’électeurs n’ont pas voulu de son projet résolument raciste et xénophobe, de sa politique violemment discriminatoire. C’est un soulagement ! Et les communistes sont fiers d’avoir œuvré à sa défaite. Avec clarté. Nous ne voulons pas du clan Le Pen et du Front National, jamais. Ni maintenant, ni pour l’avenir. Car le FN, c’est la guerre.
Cette semaine, l’heure n’est pas à la fête pour autant. Soyons lucide. Ce second tour est encore une alerte pour tous les défenseurs de la Démocratie que nous sommes. Mme Le Pen obtient plus de 35%. La progression en voie du FN par rapport à 2002 et au 1er tour 2017 est conséquente, y compris en Finistère.
Ce score est sans aucun doute le résultat de la banalisation des idées d’extrême droite que nous continuerons de combattre ardemment. Mais, c’est aussi le résultat de décennies d’alternance politique qui n’ont pas su répondre aux attentes populaires, et qui ont été fait de renoncement et de trahisons perpétuelles.
A Brest, nous notons que le Front National est plus bas (21,45%) que dans le reste du Pays. Les habitants brestois peuvent être fiers de ce résultat et d’eux-mêmes. Brest résiste. Soulignons-le.
Il faut néanmoins rappeler quelques éléments. Le FN fait des scores plus élevés dans les quartiers populaires brestois. Avoisinant parfois les 30 %, 35%.
Ces scores légitiment encore plus les politiques volontaristes que nous mettons en place en direction de ces quartiers. La misère a jeté beaucoup de gens dans les bras du Front national. Continuons d’agir en mettant en œuvre des politiques sociales, structurantes et ambitieuses pour les habitants et nos territoires. C’est le seul vrai rempart à l’extrémisme.
Comment ne pas rappeler également le niveau très élevé de l’abstention ainsi que la déferlante de votes blancs de Dimanche dernier ? Ces positionnements et ces signaux envoyés sont lourds de sens. Manifestement, ce second tour entre le nouveau Président des amis de la Finance et la candidate de la Haine n’a pas déchainé les foules et faisait plutôt office de crève-cœur pour beaucoup.
Ne nous le cachons pas. Les millions d’électeurs qui ont voté pour E. Macron ont avant tout voulu barrer la route à l’extrême droite. C’était déjà le cas au 1er tour pour éviter le piège Fillon.
Macron n’a pas reçu un vote d’adhésion. Au contraire, son élection est fragile. Seul le projet qu’il porte est très clair et ne souffre d’aucune ambiguïté sur la direction ultra libérale qu’il entend imposer. Ce n’est assurément pas lui qui portera des choix politiques de Progrès. Macron Président, c’est moins de protection pour les salariés et plus de liberté pour les grands financiers. Macron Président, c’est un Code du travail réduit à peau de chagrin. Nous l’avons combattu par le passé quand il était Ministre. Nous continuerons à le combattre demain quand il sera Président de la République.
Un combat que nous devrons mener collectivement ici au local quand son seul projet pour les collectivités comme la nôtre est une énième cure d’amaigrissement.
C’est pour ces raisons, que dès aujourd’hui, nous sommes mobilisés à ce que la Gauche se rassemble dans sa diversité avec toutes celles et ceux qui se disent disponibles. Que la Gauche réaffirme ses valeurs sur des bases claires et communes. Qu’elle soit un puissant contrepoids de proposition face aux attaques antisociales.
C’est ce que nous faisons déjà à Brest depuis de nombreuses années à travers les différentes majorités d’union de la Gauche qui ont eu la chance de gouverner localement. Continuons dans cette voie.«