Accueil des supporters du Stade Brestois, suite à la victoire de Brest contre Rennes, qualificative pour la Coupe d’Europe.

Communiqué de presse – Dissolution des groupes Ultras de Brest

Le 20 avril dernier, de graves incidents ont eu lieu en marge du match opposant le Stade Brestois 29 et le Racing Club de Lens. Ce qui s’est passé ce jour-là est inacceptable et doit être sanctionné.

Après une action rapide des forces de police nationale, 15 personnes ont ainsi été interpellées et font aujourd’hui l’objet de poursuites judiciaires.

Nous demandons à ce que le travail d’élucidation puisse continuer le plus sereinement possible, en respectant le principe du contradictoire, et que la justice examine chaque fait afin de déterminer précisément le niveau de responsabilité de chacun dans la survenue de tels incidents.

Elus communistes, nous saluons la décision responsable des deux groupes de supporters, les « Ultras Brestois 1990 » et les « Celtic Ultras 2001 », d’exclure immédiatement de leur structure associative les individus visés par ces poursuites judiciaires.

En effet, les actes commis relèvent de l’hooliganisme violent. Ils portent préjudice à la société ainsi qu’à la sincérité de l’engagement bénévole et passionné de l’immense majorité des membres de ces deux associations, mobilisées toute l’année pour soutenir le Stade Brestois 29 dans une logique affirmée de défense d’un football populaire, festif, accessible à toutes et à tous.

Au-delà des tribunes, l’action de ces associations dans le champ des solidarités est connue et reconnue.

En réponse à ces incidents, le sous-Préfet de Brest a récemment décidé d’aller plus loin en demandant à Bruno Retailleau, Ministre de l’Intérieur, d’engager une procédure administrative de dissolution contre ces 2 structures associatives, les « Ultras Brestois 1990 » et les « Celtic Ultras 2001 ».

Elus communistes, nous considérons qu’une dissolution administrative de ces deux groupes de supporters serait une mesure injuste et inefficace.

Les actes en question – aussi sérieux soient-ils – sont le fait d’une minorité d’individus et ne peuvent justifier une sanction collective frappant des centaines de supporters ultras qui n’ont rien à se reprocher.

Réduire l’action de ces deux associations à un fait divers reviendrait à balayer des années d’engagement bénévole de la part de leurs membres. Nous appelons donc à faire la distinction entre des faits isolés commis par quelques individus qui devront répondre de leurs actes devant la justice et des structures associatives toute entières qui ne peuvent être collectivement assimilées à ces agissements individuels. Punir quelques-uns, ce n’est pas condamner tous.
La politique du tout répressif contre les groupes de supporters a été un échec et a fait son temps. L’État doit au contraire s’inspirer des modèles européens en investissant dans un encadrement intelligent, humain et structuré du supportérisme.

Nous appelons aujourd’hui à sortir de la stigmatisation et des amalgames envers le mouvement ultra.

Nous proposons d’expérimenter un nouveau cadre de dialogue partenarial entre les kops, le club et les pouvoirs publics dont la Ville de Brest.

Face à des difficultés, il est de notre devoir d’encourager, de structurer et de promouvoir ce dialogue permanent pour remédier aux manquements et pour prévenir et donc éviter le type d’actes inadmissibles constatés dernièrement. Car il s’agit bien de travailler avec les associations plutôt que de les dissoudre.

Les groupes de supporters sont les garants de l’ambiance dans les stades et sont, à ce titre, indispensables au football et au plaisir qu’ont les spectateurs à se retrouver dans les tribunes.

 

Eric Guellec – Président du groupe des élues et élus communistes Ville de Brest et à Brest Métropole