Délibération 1 : Réseau de mobilité 2026 – Mathilde Maillard
Monsieur le Président,
Chers collègues,
Les travaux du Projet « Mon Réseau Grandit » arrivent prochainement à leur terme et verront la mise en service d’une nouvelle ligne de Tram, d’une ligne de BHNS et d’un réseau de PEM, au bénéfice de tous les habitants et de toutes les habitantes de notre métropole, et bien au delà.
Avec ce nouveau réseau Bibus des mobilités qui se dessine donc à horizon 2026, notre métropole franchit une étape importante vers une mobilité plus efficace, plus lisible et plus proche des besoins des usagers.
Ce nouveau réseau – sur lequel nous délibérons aujourd’hui Monsieur le Président – est bien plus qu’une réorganisation technique, c’est une traduction concrète et enrichie de notre engagement politique pour une métropole plus mobile, plus solidaire et plus durable.
Nous notons ainsi plusieurs bonnes nouvelles qui accompagneront la mise en service de ce nouveau réseau.
Premièrement, avec une plus grande amplitude d’ouverture des deux lignes Tram ainsi que du BHNS, de 5h00 du matin à 1h30 la nuit, les jeudis, vendredis et samedis, nous faisons ainsi le choix de faciliter le recours et l’accessibilité des transports publics collectifs, en couvrant une partie de la vie nocturne brestoise.
Il est évident que cette nouvelle amplitude, élargie et renforcée la nuit, va répondre à de nombreux besoins :
- Celui des travailleurs et des travailleuses, dont un certain nombre embauchent très tôt et rentrent chez eux très tard. Ils bénéficieront de nouvelles alternatives pour se déplacer.
- Celui de nos 30 000 étudiants et étudiantes dont un certains nombres participent à la vie nocturne de notre ville.
- Celui de tous les habitants et de toutes les habitantes in fine, désireux et désireuses de sortir en ville, en soirée.
Il y a un véritable enjeu à ce que toutes celles et ceux souhaitant se déplacer la nuit sereinement puissent le faire sereinement, aisément et rapidement, grâce aux transports publics collectifs.
L’élargissement des amplitudes d’ouverture des lignes en site propre de ce prochain réseau et l’ouverture d’une seconde ligne de Noctybus, desservant le Port et le centre ville depuis la Rive Droite, permettront ainsi apaisement, fluidité et facilités, à se déplacer dans la ville, à toute heure du jour comme de la nuit.
Ils contribueront à offrir une alternative au recours à la voiture après une soirée dans notre centre-ville et donc à limiter les risques qui y sont liés.
Deuxièmement, notre réseau se doit d’être avant-tout celui de la quotidienneté. Ce nouveau réseau propose des améliorations manifestes sur ce point.
Sur ce plan, nous saluons donc l’augmentation des fréquences, notamment sur la ligne A du tramway, avec un gain d’une minute entre deux rames, pour un service plus fluide, plus confortable, et plus sûr – pour les usagers comme pour les agents.
La quotidienneté, c’est aussi permettre l’accès pour toutes et tous.
Grâce à une meilleure couverture des quartiers et des communes, avec la création de lignes directes et de rocade, sans passage systématique par le centre-ville, ce réseau devient plus utile, plus rapide et plus pertinent.
Les liaisons vers les zones d’activités, le CHU, le Port ou encore l’Aéroport seront également renforcées.
Tout cela se mènent bien sur en parfaite cohérence et complémentarité avec la conduite d’autres grands projets concernant les infrastructures de mobilités au sein de notre agglomération, notamment avec le réaménagement de la Gare, projet sur lequel nous délibérons tout à l’heure, avec les ascenseurs urbains, avec la LNOBPL, etc.
Enfin, troisièmement, nous nous félicitons de voter également aujourd’hui – au travers cette délibération et au sein du nouveau réseau – le renforcement du service à la demande ACCEMO, avec l’extension des horaires en soirée et la nuit, les jeudi, vendredi et samedi, pour les personnes en situation de handicap.
En cohérence avec l’offre améliorée de ce réseau, ces choix oeuvrent à renforcer le droit à la ville pour toutes et tous, ils participent à rendre pleinement effectif le droit de se déplacer, la liberté d’aller et venir, pour toutes et tous, en sécurité, dans l’agglomération, à n’importe quelle heure du jour comme de la nuit.
Notre majorité a fait le choix de consacrer des investissements massifs ces dernières années en direction des infrastructures de transports publics collectifs pour construire un réseau de transports publics collectifs structurant, cohérent, pertinent, pour notre agglomération et ses habitantes et ses habitants.
Il nous faudra continuer ainsi ces prochaines années.
En parallèle, pour encore mieux répondre aux impératifs sociaux et environnementaux de notre société, pour rendre pleinement effectif le droit aux transports qui peut souvent être entravé par ce que paye l’usager ; élus communistes, nous pensons qu’il faut également agir sur la gratuité des transports publics collectifs.
A l’instar d’autres grandes métropoles et agglomérations de France qui ont menées des initiatives exemplaires et qui ont des résultats remarquables en la matière, les communistes brestois défendent la gratuité des transports publics collectifs pour les habitantes et les habitants de Brest métropole.
Non pas d’un coup mais bien par étapes.
Nous proposons ainsi dans un premier temps d’expérimenter la gratuité des transports publics collectifs à destination des jeunes de 0–26 ans et des ainés de plus de 60 ans.
Bien sûr, au delà des objectifs sociaux, environnementaux et économiques, qui nous rassemblent, cette réflexion sur la gratuité ne peut être dissociée de celle à mener sur le choix du mode de gestion et le périmètre de notre réseau. Cela afin de trouver de nouvelles marges de manoeuvre et améliorer toujours plus le réseau.
La délégation de service public actuelle arrive à son terme dans les prochaines années.
Ouvrons dès maintenant le débat sur la gestion future de ce bien commun, en lien avec les salariés, en lien avec les usagers, en lien avec les autres collectivités du Pays de Brest !
Des métropoles de plus en plus importantes ont fait le choix de re-municipaliser, guidés par des motivations diverses.
Que cela soit à l’appui d’un syndicat mixte ou d’une SPL, un retour en gestion directe de ce service public ne serait-il pas un moyen supplémentaire pour étendre, unifier et renforcer les infrastructures de transports au delà du territoire métropolitain ?
Ne serait-il pas un moyen supplémentaire pour répondre plus efficacement aux enjeux de mobilités du territoire ainsi qu’aux exigences de qualité du service ?
Ne serait-il pas un moyen de maitriser l’ensemble des leviers de cette politique publique, de simplifier la chaine décisionnelle et de favoriser le dialogue social ?
Ne serait-il pas un moyen supplémentaire, enfin, de gagner en performances et en qualité (fréquentation, subventions, mutualisation des coûts, recettes etc.), d’intégrer d’autres contributeurs et donc de trouver de nouveaux leviers pour poser les bases d’une harmonisation tarifaire et d’une généralisation de la gratuité à l’échelle du bassin de vie ?
C’est une opportunité historique que nous devons saisir si nous voulons conjuguer efficacité du service public, justice sociale et transition écologique.
Monsieur le Président, chers collègues, au vu de toutes les avancées réalisées en matière de mobilités ces dernières années et qui vont continuer dès 2026, les élus communistes voteront favorablement cette délibération.
Je vous remercie.
Seul le prononcé fait foi