Ces mots de Georges Seguy, prononcés en 2013 dans sa ville de Toulouse devant les congressistes de la CGT résume pour moi qui était Georges et que fut sa vie. Aujourd’hui, les communistes perdent un camarade, un dirigeant qui aura marqué son temps, un homme rempli d’humanité, de dignité, un combattant du genre humain.
Ceux qui l’ont côtoyé de près perdent un ami d’une grande fraternité. J’ai eu cette chance de partager avec lui des moments qui restent à jamais gravés dans ma mémoire. Georges aimait la vie des gens humbles.
Jeune communiste avant guerre, il adhère au Parti communiste français en 1942 à l’annonce de la mort de Pierre Sémard et rejoint avec son cercle de la JC, la résistance active au sein des Francs-Tireurs et Partisans français. Il est arrêté deux ans plus tard par la Gestapo en imprimant le journal clandestin de la JC, « l’Avant Garde ». Il est déporté au camp de concentration de Mauthausen. Il est le plus jeune déporté résistant de France, selon les historiens. L’horreur n’a pas de mots et pourtant Georges va s’évertuer en toute occasion à transmettre aux jeunes générations ce qu’il a vécu et ce que furent ses combats.
A la libération du camp, et son retour en France, il entre à la S.N.C.F. Il y prend des responsabilités au syndicat cheminot de la CGT et est élu secrétaire général de la fédération en 1961 . Parallèlement, il est élu au comité central du PCF en 1954 et devient membre du bureau politique à partir de 1956. Pour lui, ces deux engagements étaient une nécessité pour marcher sur ses deux jambes : défendre les droits des travailleurs et changer la société.
Il veilla toujours à l’autonomie des deux structures auxquelles il était tout autant attaché.
En 1967, il succède à Benoît Frachon, comme secrétaire général de la C.G.T. Il est un des acteurs connu et reconnu des grèves de mai 1968. Il est aussi à l aise parmi les travailleurs en lutte, comme lors du grand meeting devant Renault Billancourt que respecté pour négocier et signer les accords de Grenelle. Après 1968 il joue un rôle actif dans les évolutions politiques du PCF dont il restera un acteur vigilant.
Depuis sa retraite en 1982, il poursuivait ses activités militantes. Au sein de la Cgt , il animait l’Institut d’Histoire Sociale. Au sein de son Parti, fidèle à ses idéaux de jeunesse, il donnait son avis, aidait par des conseils précieux. Il travaillait sans relâche à chercher des perspectives de rassemblement des forces transformatrices à gauche. Georges a toujours été un acteur des combats de son temps : pour le droit des salariés (y compris dernièrement contre la loi El Khomri)- pour la paix (en Algérie, au Vietnam- en Irak- en Palestine…), pour le désarmement nucléaire au nom duquel il anima l Appel des Cent, contre le racisme, le fascisme, l’apartheid, pour la dignité humaine, pour l’égalité femme-homme, contre le capitalisme, pour une société du commun, du partage des richesses et des savoirs. Georges a toujours été bienveillant avec les femmes et les hommes qui luttent. Quant Il donnait son avis, il le faisait toujours dans le respect et l’attention à l’autre.
A Michel son fils, à sa famille et proches, aux membres de la CGT, je présente toutes mes condoléances et celles des communistes. Nous pleurons avec toi, avec vous, un ami, un camarade, un être cher dont la vie restera pour nous un message plein d’avenir.
Paris, le 14 août
Pierre Laurent,
secrétaire national du PCF