Les élu-e-s communistes défendent le repos dominical des salarié-e-s brestois-es

Au Conseil Municipal de ce mercredi 5 octobre 2016, une dérogation pour l’ouverture des commerces certains dimanches en 2017 a été proposée. Le groupe des élu-e-s communistes a voté contre cette délibération pour les raisons suivantes :

« M. Le Maire, Cher-e-s collègues,

Laissez-moi, dans un premier temps, vous dire quelques mots sur la situation sociale de notre pays. Depuis maintenant 4 ans, nous observons  que le Gouvernement en place s’applique à détricoter, de manière méthodique et à coup de 49-3,  tous les acquis sociaux du Code du Travail, qui plus est, sans réelle majorité parlementaire, ni dans le pays. Loi Rebsamen, Loi Macron, Loi Travail, toutes inspirées par les préconisations du MEDEF, nous font dire que ce quinquennat a un goût amer pour toutes celles et ceux qui souhaitaient une politique de Gauche en 2012, pour la France des « invisibles » qui voulaient vivre mieux. Les aspirations du monde du travail n’ont jamais été prises en compte durant ces cinq années par l’exécutif en place et cela, nous le dénonçons.

Le Groupe parlementaire communiste, quant à lui, que ce soit à l’Assemblée ou au Sénat, a mené une bataille quotidienne contre toutes ces régressions sociales en rédigeant des centaines d’amendements, en formulant des contrepropositions pour empêcher notamment la généralisation du travail dominical imposée aux salariés, pour lutter contre ces régressions sociales organisées, véritable carburant des votes extrêmes.

Aujourd’hui, vous sollicitez notre avis pour une autorisation d’ouverture des commerces pour 3 dimanches durant l’année 2017, dérogation permise par l’une de ces lois rétrogrades : la loi Macron.

Vous vous doutez, M. Le Maire, que le groupe des élu-e-s communistes et de progrès ne peut souscrire à ces dérogations de repos dominical. Nous souhaitons nous en expliquer.

Premièrement, l’ouverture des commerces le dimanche sur la base du volontariat, n’offre en réalité pas le choix aux salariés. Lorsque le pays est dans une situation de crise économique prolongée, quand le chômage explose depuis deux quinquennats, que les fins de mois sont difficiles pour nombres de concitoyens ; quel choix a-t-on d’aller ou non travailler le dimanche ? Ce choix est biaisé par l’appât d’un peu plus de pouvoir d’achat. Nous savons aussi pertinemment, les études nous le prouvent, que le paiement double de ces heures ainsi que le repos compensateur ne sont pas respectés partout et par tous les employeurs.

De plus, quel intérêt économique à de telles dérogations ? On nous a fait croire à la recette magique : cela créerait plus d’activité, plus d’emploi, de la consommation, de la croissance et une baisse du chômage. C’est pourtant l’inverse qui se produit comme le souligne une étude du CREDOC (Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de Vie), si les jours d’ouvertures des magasins augmentent, ce n’est pas le cas du pouvoir d’achat des français-e-s.

En réalité, si on parle de l’intérêt de telles dérogations sur le repos dominical, il faudrait plutôt parler de l’intérêt du MEDEF, du patronat, de précariser encore un peu plus les conventions collectives pour réduire à néant les équilibres de la vie familiale, associative, citoyenne pourtant si utile à la vitalité, à la création de la richesse, et au bien-être de notre pays.

Enfin, la Révolution numérique est également passée par là. Sur Internet, tous les magasins sont ouverts 24 heures sur 24. Les habitudes d’achat de nos concitoyens s’en retrouvent forcément bouleversées avec un accès illimité à la consommation virtuelle. Pourquoi donc précariser davantage la situation professionnelle des salarié-e-s avec une ouverture trois dimanches de plus ?

La banalisation du travail le dimanche c’est donc l’augmentation de l’isolement social et de la précarisation des salarié-e-s les plus fragiles. Cela, nous ne pouvons l’accepter.

Nous souhaitons que les salarié-e-s, dans leur ensemble, prennent du temps pour eux, pour leur famille, pour leurs activités dominicales, le groupe des élu-e-s communistes et de progrès, M. Le Maire, votera contre l’autorisation d’ouverture des commerces de détails les dimanches de 2017.

Je vous remercie. »

Jacqueline HERE