Mathilde Maillard, Adjointe au Maire en charge de la politique du bien vieillir et de l’inclusion des personnes en situation de handicap, est intervenue durant le conseil municipal d’hier sur les délibérations 25 et 26 – Dérogation à la règle du repos dominical pour les commerces de détail et pour les concessions automobiles.
Lien vidéo du Conseil municipal – 1:40:29 :
https://www.brest.fr/la-ville-de-brest/le-conseil-municipal-de-brest/suivre-les-conseils-municipaux-1700.html
« Monsieur le Maire, chers collègues,
Si la période que nous vivons est remplie d’incertitudes, il y a des choses qui ne changent pas …
En effet, notre conseil municipal s’apprête une nouvelle fois à délibérer sur un certain nombre de dérogations à la règle du repos dominical dans les commerces de notre ville pour l’année à venir.
Monsieur le Maire, vous connaissez la position du groupe des élus communistes sur le sujet. Elle est ancienne, constante, renouvelée chaque année à cette même période. Les communistes sont opposés au travail le dimanche dans le commerce. Qu’il concerne les secteurs du commerce de détail ou des concessions automobiles.
Pour les communistes, la règle du repos dominical est une conquête sociale majeure. Elle a permis le développement d’une vie associative, culturelle, sportive, riche et essentielle à la cohésion du pays et au bien-être général.
De ce point de vue, nous regrettons que les deux délibérations sur lesquelles nous sommes amenées à nous prononcer aujourd’hui nous engagent sur un chemin différent.
Nous le regrettons d’autant plus qu’après plusieurs années d’application, nous estimons que l’intérêt de ces ouvertures dominicales dérogatoires reste à démontrer…
Dans la période de crise économique et sociale que nous connaissons, nous pensons que la solution pour aider le commerce brestois à rebondir ne se situe pas dans l’ouverture le dimanche mais bien dans une revalorisation significative du pouvoir d’achat de tous nos concitoyens. Pouvoir d’achat matraqué depuis des années et une nouvelle fois aux abonnés absents des dernières mesures gouvernementales comme en témoigne le plan de relance présenté début septembre par le Premier Ministre Castex… Rien sur les hausses de salaires, rien non plus sur les augmentations de pensions et de minima sociaux ainsi que leur nécessaire élargissement.
Alors que la grande précarité gagne du terrain, alors que les revenus des ménages ne cessent de diminuer, comment imaginer dès lors que nos concitoyens fréquentent davantage les commerces, dimanche compris ?
Au regard de ces éléments, il nous est permis de douter de la réalité des effets économiques bénéfiques que permettraient ces mesures tant sur l’emploi local que sur le pouvoir d’achat des ménages.
Elus communistes, nous voyons également dans ces ouvertures dominicales des atteintes portées aux droits et aux conditions de travail des salariés des secteurs concernés. Ce seront une fois de plus des salariés à temps partiel, mal payés, précaires, majoritairement des femmes, qui seront concernées par ces dérogations et qui n’auront d’autres choix que de se rendre au travail les dimanches d’ouverture au détriment de leur vie personnelle, amicale, familiale.
Notons que la date du dimanche 26 décembre est proposée à l’ouverture, ce qui viendrait écourter le week-end de Noël pour tous les salariés concernés.
Bien sûr, aujourd’hui, il y a urgence à épauler nos commerces de proximité et nous nous rejoignons sur ce sujet. Cela a d’ailleurs fait l’objet de dispositifs d’aides mis en place par nos deux collectivités que nous avons soutenus.
En revanche, l’ouverture des commerces le dimanche ne bénéficient pas aux commerces de proximité. Ce sont les intérêts des groupes de la grande distribution qui sont renforcés en captant une grande majorité de la clientèle sur ces dates. Ce sont d’ailleurs ces mêmes groupes qui militent chaque année pour une généralisation des ouvertures dominicales dans notre ville…
Communistes, nous ne voulons pas d’une société où le consommateur remplacerait le citoyen. Le dimanche doit rester un repère collectif dédié au temps libre commun, qu’il soit familial, amical, associatif, sportif, culturel ou autres.
Et comme aime à le dire notre camarade Taran Marec : « Labour Zul, Labour Nul ».
Monsieur le Maire, chers collègues, le groupe des élus communistes votera contre ces deux délibérations.
Je vous remercie. »