Jacqueline Héré, adjointe au maire, est intervenue durant le dernier conseil municipal, pour exprimer le soutien du groupe des élu.e.s communistes au monde de la culture.
« Monsieur le Maire, chers collègues,
Nous venons d’entendre les revendications légitimes des représentants du mouvement d’occupation du Quartz venus dans notre enceinte municipale exprimer leur incompréhension et leur colère face aux décisions gouvernementales qui les touchent.
Élus communistes, nous partageons cette incompréhension et cette colère.
En effet, Monsieur le Maire, chers collègues, l’occupation du Quartz, et de nombreux théâtres en France, pose avec force la question de la culture que le gouvernement ne veut pas voir.
Elle démontre que la réforme de l’assurance chômage ne passe pas. Elle interpelle aussi sur le prolongement des droits des intermittents du spectacle, empêchés de travailler depuis si longtemps, et sur la prise en compte de situations ignorées jusqu’alors. De nombreux salariés, intermittents du spectacle, techniciens, artistes, de nombreuses compagnies et associations culturelles, sont en effet aujourd’hui sérieusement menacées. Le « quoi qu’il en coûte » de M. Macron ne concerne pas tout le monde et nous le regrettons. L’occupation des théâtres pose enfin la question fondamentale de la réouverture de tous les lieux de culture.
Le 15 décembre dernier, élus communistes, nous intervenions déjà dans cette assemblée pour dénoncer le choix du gouvernement de ne pas rouvrir les théâtres, les salles de spectacles, les salles de cinéma, les musées, tous ces lieux de cultures – espaces de vivre-ensemble, de construction de la liberté, d’émancipation, essentielles et nécessaires à la vie.
Notre ligne n’a pas varié depuis et nous souhaitons aujourd’hui ré-exprimer la solidarité et le soutien total de notre groupe communiste aux acteurs culturels de notre ville et aux revendications que portent ce mouvement national d’occupation des théâtres.
A l’image de l’obtention du label de Ville d’Art et d’Histoire et de la candidature de notre ville pour devenir capitale française de la culture, Brest est une place forte des arts, de la création, de la culture au sens large.
La ville de Brest est et sera donc toujours aux côtés de ses acteurs culturels, de ses artistes, techniciens, intermittents, compagnies et associations.
Plutôt que de s’enfermer dans sa tour d’ivoire, le gouvernement doit cesser de tarir les sources de la vie culturelle et d’empêcher les rencontres qu’elle permet. Les émotions, les idées, les interrogations et tant d’autres choses sont ainsi mises sous clef alors que nous en avons besoin pour vivre, pour vivre ensemble, pour vivre libres, pour affronter la crise.
Nous savons que les professionnels du secteur culturel ont été particulièrement vigilants quant aux consignes sanitaires qu’il s’agissait d’appliquer lorsqu’il leur était permis d’ouvrir.
Des réouvertures encadrées des lieux de culture doivent aujourd’hui être permises par l’État. Des adaptations sont possibles.
Monsieur le Maire, chers collègues, ce mouvement d’occupation des théâtres pose aujourd’hui des questions incontournables, il ouvre de nouveaux horizons pour la période à venir.
Nous appelons le gouvernement à regarder en face ces aspirations et à y apporter les réponses nécessaires.
Comme l’affirmait l’historien communiste Antoine Casanova : « L’appropriation des dimensions esthétiques de la culture constitue une richesse dont l’absence est mutilante pour les citoyens ».
Je vous remercie. »