Jeudi 2 mars 2017 se tenait le second Conseil Municipal de l’année. Le budget primitif était présenté au vote, Jacqueline HERE, au nom du groupe des élu-e-s communistes, est intervenu pour affirmer que malgrès la baisse de dotations de l’Etat, notre collectivité de mener une politique de gauche, solidaire et utile à la population :
« M. Le Maire,
Cher-e-s collègues,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour examiner le Budget primitif 2017 de la Ville de Brest.
Ce Budget s’inscrit une fois de plus dans un contexte d’austérité et de réduction des dépenses publiques, imposées par le Gouvernement depuis le début du quinquennat.
Dès 2013, Le Gouvernement a décidé d’économiser 12 Milliards d’euros sur le dos des collectivités au nom de la règle absurde « des 3% » de déficit. Les collectivités locales comme la nôtre ont ainsi servi de variables d’ajustement dans l’application des lignes libérales imposées par M. Valls et M. Macron.
La DGF a fondu. Et le manque à gagner pour la Ville est colossale : plus de 15 Millions d’euros de pertes cumulés depuis 4 ans. 700 000 euros de baisse de dotations encore cette année ! Cette saignée budgétaire est insupportable.
Les perspectives financières à venir, nous le savons tous, sont aussi incertaines. Une majorité de candidats à l’élection présidentielle semble partager la nécessité de réduire la dépense publique.
A ce titre, permettez-moi de revenir brièvement sur le soit disant candidat du renouveau et de la transformation du Pays dont les médias et les puissants ont fait leur favori, M. Macron. Emmanuel Macron a démontré la semaine dernière, en présentant enfin son projet économique, qu’il n’avait rien d’un progressiste, mais tout du meilleur défenseur de l’ultra libéralisme et de la démagogie. Démagogue, car il souhaite supprimer purement et simplement la Taxe d’habitation pour 80% des ménages quand celle-ci représente plus de 20 milliards de recettes annuelles pour le bloc communal. A titre d’exemple, la Ville de Brest va percevoir une recette fiscale de 37,2 Millions d’euros cette année au seul titre de la taxe d’habitation. 37,2 millions d’euros qui vont servir aux crèches, aux écoles, aux associations, à la culture, aux brestois… Sans cet impôt local, la Ville serait dans l’incapacité de mettre en œuvre toutes les politiques sociales, associatives…etc, tous les projets structurants dont les habitants et le territoire ont quotidiennement besoin.
Certes, la taxe d’habitation, telle qu’elle est conçue, n’est actuellement pas équitable pour les français. Mais nous, élu-e-s communiste, le redisons et le réclamons, c’est une grande réforme des valeurs locatives dont le Pays a besoin, pour justement rendre cette fiscalité locale plus équitable. Il ne faut pas supprimer cette taxe d’habitation mais la plafonner en fonction de la situation économique des familles… !
Avec M. Macron, nous sommes décidément En Marche forcée vers une nouvelle cure d’amaigrissement et d’austérité pour les collectivités locales.
Nous, élu-e-s communistes, ne cessons de le dire, de le répéter, la baisse massive des aides d’Etat, de la dépense publique n’est pas une bonne chose, non seulement pour la relance de l’économie française ; mais également pour les collectivités comme la nôtre qui portons l’essentiel de l’investissement public d’un Pays.
Pour autant, notre collectivité fait face. Ce budget en témoigne. Elle continue de mener des politiques de gauche, solidaires et utiles à la population, Elle s’attache à préserver la qualité du service public ainsi que la cohésion sociale alors que les effets de la crise se poursuivent et continuent de frapper de plein fouet beaucoup d’habitants.
Pour répondre à ce contexte budgétaire tendu, la collectivité aurait pu augmenter les impôts locaux, comme l’ont fait beaucoup de municipalités. Elle ne le fera pas pour la 8ème année consécutive. Nous en sommes satisfaits et souhaitons que cette stabilité fiscale perdure.
La dette de la Ville diminue depuis 2012. Sa capacité de désendettement est en zone verte. Sa santé financière reste donc solide et nous permet de diriger près de 17 Millions d’euros d’investissements dans le maintien du patrimoine communal scolaires, éducatifs et dans des projets structurants comme la rénovation du centre sportif du Petit Kerzu, ou encore le programme du groupe scolaire de Kerisbian…etc. Trop de collectivités ont dû baisser leurs investissements en raison de la réduction des dotations de l’État. A Brest, l’investissement demeure soutenu et d’autres projets voient le jour après l’achèvement de l’important chantier des Capucins.
Enfin, concernant les dépenses de fonctionnement, la stratégie budgétaire visant à maintenir la capacité d’épargne de la Ville pour garder un bon niveau d’investissement, impose de limiter leur progression à +0,4%. Les décisions prises ont été faites dans le dialogue et avec une méthode collective.
Un long travail a été engagé en 2016, entre la Ville et les associations gérant les structures de quartiers et les Fédérations d’éducation populaires, portant sur la préparation des conventions 2017-2021 et les attributions de subventions. Nous voulons souligner la dynamique portée par le G23 : l’échange, l’information et la concertation ont prévalu. Cette méthode de travail doit continuer car elle est transparente. Elle doit permettre d’aborder sereinement toutes les questions à venir portant sur l’enjeu des équipements de quartier de la Ville.
Disons-le, ces associations de quartier sont une richesse incroyable pour la vie sociale brestoise. Le renouvellement et la sanctuarisation du budget qui leur est alloué chaque année par la collectivité est une affirmation forte en direction de l’éducation populaire et de la cohésion sociale. Il est important que cette démarche positive continue.
En conclusion de ces éléments, le groupe des élu-e-s communistes et de progrès votera le Budget Primitif 2017 de la Ville, ainsi que la délibération numéro 2 sur les taux de fiscalité (+0%).
Je vous remercie. »