Débat d’orientations budgétaires – BM – Jean Michel Le Lorc’h
2,3 Milliards d’Euros… Monsieur le Président,
2,3 Milliards d’Euros… Monsieur le Président, mes chers collègues,
C’est le montant des économies que le Gouvernement Bayrou envisage de faire peser sur le dos des collectivités territoriales, cette année.
Après avoir supporté des baisses de dotation historiques, après avoir subi les effets de la crise sanitaire, après avoir dû faire face à l’inflation des coûts de l’énergie, après avoir été privé de toutes marges de manœuvres financières, les collectivités locales doivent donc de nouveau faire face au risque d’une nouvelle ponction de 2,3 Milliards d’Euros sur leurs budgets.
Malgré les promesses de changement de méthode, l’on voit bien que la méthode Bayrou s’inscrit dans la droite ligne de celle des gouvernements précédents : l’orthodoxie budgétaire, les coups de rabot, les réductions drastiques, la diète des services publics, des collectivités locales, de la Sécurité Sociale ainsi que de tous les investissements pourtant nécessaires d’engager urgemment pour la transition écologique, pour les solidarités et dans tant d’autres secteurs.
Mais François Bayrou a décidé d’additionner les soustractions, avec un Ministre de l’Economie chargé de couper la dépense, partout, à tous les étages, avec le sourire ; c’est le rabot à visage humain, en quelque sorte.
2,3 M d’€ d’économies budgétaires sur les collectivités, est-ce là la culture du compromis dont François Bayrou a pourtant toujours aimé se revendiquer ?
A y regarder de plus près en effet, c’est bien vers un nouveau budget d’austérité au profit d’une poignée d’individus des marchés financiers, au détriment des besoins des populations ainsi que de la relance économique, c’est bien ce type de budget qui risque vraisemblablement d’être soumis au vote des parlementaires ces prochains jours.
A cette ligne budgétaire austéritaire du Gouvernement Bayrou, il faut ajouter l’atteinte aux valeurs…
Que dire du sens et de la portée des propos tenus par François Bayrou, hostiles à l’immigration, empruntant au vocabulaire de l’extrême droite, que dire sinon qu’ils sont violement honteux et abjects ?
A trop pencher à droite, François Bayrou risque de perdre l’équilibre.
C’est à la lumière de ces propos sur l’immigration, c’est à la lumière du caractère austéritaire de ce budget, que les parlementaires devront décider, en responsabilité, de censurer ou non, ce Gouvernement.
Monsieur le Président, chers collègues, c’est dans ce climat d’incertitudes et mouvementé, que nous sommes néanmoins amenés à débattre et à construire le budget de notre collectivité locale pour cette année 2025.
Dans ce moment d’incertitude auquel les populations doivent faire face et devant une situation sociale tendue, l’échelon local de proximité a une grande responsabilité pour ouvrir un chemin de stabilité, qui soit porteur de réponses à tous les niveaux.
Pour financer la transition énergétique, pour protéger l’industrie et les travailleurs, pour renforcer les solidarités, pour bâtir des services publics forts, utiles, nombreux, partout.
Elus communistes, nous réaliserons trois remarques brèves concernant la situation financière de notre collectivité, qui doivent selon nous orienter la manière dont Brest métropole aura à se projeter en cette année 2025 ainsi que pour la suite…
Le premier élément est incontestablement l’excellente santé financière que témoigne notre collectivité, Brest métropole.
Oui, Yann Guével a raison : notre collectivité est bien gérée, peu endettée. Tous les indicateurs sont au vert, tous les équilibres financiers ont été préservés malgré les diverses crises et imprévues auxquels notre collectivité et ses agents ont dû faire face et qu’ils ont su – faut-il le dire – surmonter grâce à un engagement remarquable.
Excellente santé financière tout en poursuivant un très haut niveau d’investissement en 2024, avec le projet Mon Réseau Grandit qui suit son cours, pour lequel notre collectivité s’est rendettée d’une manière parfaitement maitrisée et peu risqué !
Dans une période aussi mouvementée que nous vivons, cette bonne santé financière est un atout considérable pour la suite afin d’aborder la construction budgétaire de cette année sérénité et ambition !
C’est le 2ème élément que nous souhaitons livrer : celui de la nécessité de continuer à investir fortement, massivement, pour renforcer notre projet métropolitain, au service de tous.
Sur cet élément, nous sommes à cette heure parfaitement rassurés car, au global, 245 millions d’€ d’investissements sont à inscrire au BP 2025.
Nous le redisons : il n’y a pas de dépenses publiques inutiles, il n’y pas de petites dépenses. Tout est essentiel.
Notre bonne situation financière doit nous permettre de mener à bien tous les projets d’investissement prévus, sans exclure bien sûr un pilotage fin de ceux-ci dans la réalisation et la programmation que nous déciderons.
Nous nous situons à un moment charnière dans la manière dont vivent et s’organisent les sociétés.
Notre enjeu est d’ouvrir une perspective et un chemin de progrès social et écologique : c’est le projet politique de notre équipe majoritaire de Gauche, ici à Brest Métropole.
De ce point de vue, les besoins d’investissement pour l’aménagement et le développement de notre territoire ces prochaines années sont et vont être considérables.
Un exemple ? Le logement, bien évidement.
Chacun et chacune connait ici l’ampleur de la crise du logement qui frappe des millions de personnes en France, des milliers d’hommes et de femmes, ici dans notre territoire de Brest métropole.
Le logement social doit être urgemment érigée en priorité nationale avec des moyens nationaux au rendez-vous.
Ici à Brest métropole, avec Brest Métropole Habitat, au sein de notre stratégie locale de l’Habitat, nous saurons nous montrer ambitieux dans les objectifs de production de logements publics sociaux que nous déciderons pour Brest métropole, dans toutes ses communes, j’insiste sur ce dernier point.
Par ailleurs, je ne saurai également souligner dans la période les besoins d’investissement en matière d’équipements du quotidien, en matière d’entretien et de réaménagement des espaces publics.
Voirie, Espaces Verts, Proximité, Cadre de vie, Espace public au sens large, notre collectivité investit massivement dans ces secteurs, depuis de longues années.
Toutes ces politiques concernent la quotidienneté des habitants et des habitants et sont, de ce fait, particulièrement essentielles. Cela nous enjoint à renforcer prioritairement l’action publique locale, vers ces champs-là.
Enfin, 3ème et dernier point, nous voulons rappeler l’enjeu de garantir et de continuer à développer le fonctionnement quotidien de notre service public local.
Malgré le contexte d’incertitude, l’excellente santé financière de notre collectivité, je le répète, peut nous permettre de continuer à être ambitieux dans la dépense publique du quotidien, au moyen d’agents publics nombreux, de services administratifs bien dotés.
Réalisation budgétaire favorable en 2024, faible endettement, progression attendue des recettes de fonctionnement, Versement Mobilité dynamique, tout cela doit nous permettre de continuer à bâtir un haut niveau de service public, avec le financement d’actions et de réponses de solidarités nouvelles pour les habitants et les habitantes de notre Métropole, telle que des premières mesures de gratuité pour les usagers métropolitains des transports publics métropolitains.
Au moment où notre collectivité est dans l’obligation légale d’instaurer une Zone à Faible Emission aux impacts sociaux non négligeables, elle gagnerait à faire ce choix politique audacieux, au bénéfice des habitantes et des habitants de Brest métropole.
Voilà, Monsieur le Président, chers collègues, il est évident que les orientations budgétaires détaillées par Yann Guével font état d’une situation et de perspectives claires, solides, pour Brest métropole.
Ces orientations budgétaires doivent maintenant nous permettre de bâtir un projet de budget 2025 à la hauteur des ambitions que nous nous sommes collectivement fixés pour Brest métropole.
Je vous remercie.