Lors du Conseil de métropole du 22 juin 2018, Eric Guellec, Vice-président de Brest métropole, est intervenu pour justifier le vote contre du groupe des élus communistes sur la proposition de signature d’un contrat budgétaire entre l’Etat et notre collectivité.
« Monsieur le Président,
Chers collègues,
13 milliards d’euros, M le Président, c’est le montant de la réduction des dépenses que le gouvernement a décidé d’imposer aux services publics locaux d’ici 2022.
Pour cela, il a mis en place un outil redoutable, une mécanique qui atteint des sommets de raffinement, nous avons déjà eu l’occasion de le souligner.
Cet exercice de haute voltige permettrait sans aucun doute à Emmanuel Macron de gagner la coupe du monde de l’enfumage technocratique.
Tant il est éloigné du ressenti d’une majorité d’élus locaux.
Cette machine infernale, ce sont donc les contrats Etat collectivité, au nom pour le moins abusif.
Abusif parce que construit sur des principes décidés par une seule des parties, l’Etat, et qui n’engage en réalité que l’autre, les collectivités territoriales.
Quid de la légitimité des élus locaux ? Quid des programmes démocratiquement décidés par les populations ?
Outil punitif pour les vilains récalcitrants, contraire au principe constitutionnel de libre administration des collectivités.
Rappelons une fois de plus, s’il en est besoin, que les collectivités territoriales assurent une grande partie de l’investissement public ; qu’elles ne votent pas de budget en déficit.
Que les services publics locaux sont présents et bien présents sur les territoires, qu’ils répondent à d’immenses besoins sociaux.
Le gouvernement nous parle de pacte de confiance tout en nous passant la camisole de force.
Quels sont précisément les bénéfices pour les populations de ces contrats imposés aux collectivités?
Le gouvernement ne nous a pas convaincus, pas plus que ne nous ont convaincus ses soutiens, ici présents.
Alors peut-être que les marcheurs vont tenter une nouvelle fois de nous expliquer en quoi ce type de dispositif contractuel est tellement bénéfique pour nos concitoyens. Et notamment les plus modestes, ceux pour qui la dépense publique est essentielle.
Quoiqu’il en soit, vous l’avez compris, nous sommes résolument opposés au principe même de ces contrats. Nous ne sommes pas des services déconcentrés de l’Etat.
Notre majorité métropolitaine de gauche défend l’exact inverse du message contenu dans ce pacte.
Elle défend le droit de développer des services publics pour tous, qui favorisent l’émancipation de chacun, quand d’autres veulent tout livrer, tout brader au privé.
M le Président, les élus du groupe communiste et de progrès voteront contre.
Je vous remercie. »