Jean-Michel Le Lorc’h, conseiller municipal de la ville de Brest, est intervenu durant le conseil municipal du 9 février sur la délibération 1, le débat d’orientations budgétaires pour l’année 2021.
« Monsieur le Maire, chers collègues,
Ce débat d’orientations budgétaires constitue la première étape du cycle budgétaire annuel de notre collectivité.
Celui-ci, le premier de ce mandat, s’inscrit dans un contexte inédit de crise sanitaire, dont les effets en cascade entrainent actuellement une violente poussée des inégalités sociales et économiques dans notre pays.
Notre pays a ainsi eu à connaitre en 2020 une récession historique.
Selon une enquête réalisée en novembre dernier par l’association France Urbaine auprès de ses membres, cette crise a également lourdement impacté les finances des collectivités territoriales au plan national.
Malgré ce contexte défavorable, soumis aux incertitudes, notre collectivité tient le choc. Nous notons en effet que celle-ci devrait disposer d’indicateurs financiers plutôt favorables au compte administratif 2020 :
- Une épargne nette supérieure à celle des années précédentes.
- Un endettement maintenu à un niveau faible, avec une capacité de désendettement se situant en zone verte.
Au sortir d’une année 2020 troublée donc, le bilan de la crise serait donc finalement moins catastrophique que prévu en ce qui concerne les finances de la Ville de Brest.
Gardons bien sûr en tête, mes chers collègues, que les effets de la crise sanitaire sur nos budgets sont amenés à se prolonger dans le temps, en 2021 et vraisemblablement sur plusieurs exercices budgétaires selon l’évolution de la situation épidémique.
Malgré tout, la solidité budgétaire et la bonne santé financière actuelles de notre collectivité doivent nous permettre, Monsieur le Maire, mes chers collègues, de redoubler d’ambition dans la construction de notre budget pour cette année 2021.
Les grandes tendances budgétaires que dessinent ce rapport d’orientations budgétaires pour l’exercice de l’année 2021 vont dans ce sens.
Dans la période de crise multiple que nous traversons, notre majorité n’entend pas faire le choix de la frilosité et de l’austérité. Cela serait une erreur. Yann Guevel l’a justement rappelé dans la presse locale et nous partageons cette approche.
Dans cette période particulièrement difficile pour nos concitoyens, notre majorité entend faire au contraire des choix volontaristes : celui de la solidarité, celui du vivre-ensemble, celui de l’attention aux plus fragiles… Des politiques qu’il y a plus que jamais nécessité à prolonger, à renforcer, à étendre, afin d’éviter une catastrophe sociale, afin de mieux préparer le rebond et la sortie de crise.
La mise en œuvre concrète, rapide et effective de notre programme constitue également une réponse efficace aux défis et aux enjeux de plus long terme que pose cette crise sanitaire.
Le cadrage et la stratégie budgétaires définis pour l’année 2021 qui nous a été présenté à l’instant répondent à notre sens à ce double objectif :
- Tenir, d’une part, les engagements programmatiques pris devant les Brestois et les Brestoises en juin dernier.
- Répondre, d’autre part, aux besoins immédiats et urgents de la population par des mesures de solidarité et de relance économique.
Aussi, la progression des dépenses de fonctionnement à un niveau d’évolution de + 2,00 % dont il fait état dans le cadrage budgétaire pour l’année 2021 nous semble bienvenue et nécessaire.
Elle représenterait près de 2,8 millions d’€ supplémentaires pour le service public local, pour la création de nouveaux postes d’agents conformément aux priorités de la mandature, pour le soutien à la vie associative, culturelle, sportive du territoire, pour l’accompagnement des habitants et notamment des plus fragiles.
Il est certain que ces dépenses supplémentaires permettront de mieux répondre aux enjeux que posent la crise en terme de vivre-ensemble et de solidarité.
Nous saluons également l’objectif de maintenir un niveau d’investissement élevé en 2021. Plus de 21 M d’€ devraient ainsi être programmés en dépenses au budget primitif 2021 afin de poursuivre nos projets et financer nos priorités pour la ville.
Ce haut niveau d’investissement revêt en effet un double enjeu pour l’avenir :
A l’immédiat, il répond à l’enjeu de la relance économique en soutenant les acteurs économiques de notre territoire, confrontés à la crise, et l’emploi qui va avec. Cette relance économique, bien que freinée par l’actualité épidémique, est vitale et nous la souhaitons la plus rapide et la plus forte possible. Les collectivités locales en portant plus des ¾ des investissements publics en France prendront toute leur part et nous souhaitons cet effort partagé par l’ensemble des acteurs publics, Etat compris.
A moyen et long termes, ce haut d’investissement public permet aussi la poursuite des transformations déjà engagées par notre équipe pour faire de Brest une ville toujours plus solidaire, durable et responsable. En modernisant nos infrastructures, en améliorant le cadre de vie, en engageant les travaux de rénovation énergétiques adéquats dans nos bâtiments municipaux. Nous voterons tout à l’heure la rénovation énergétique de la mairie de quartier de Bellevue.
Elus communistes, nous souhaitions voir le financement de ces investissements reposer davantage sur l’emprunt qu’ils ne l’étaient auparavant. Le cadrage budgétaire de notre collectivité pour l’année 2021 va dans cette direction et nous nous en félicitons.
Enfin, la stratégie budgétaire s’appuie sur une stabilité des taux d’imposition « ménage ». Point que nous partageons. Il aurait été pour le moins injuste de faire reposer le financement de nos actions nouvelles en direction des habitants sur des hausses d’impôts de ce type. Qui plus est dans un moment où la précarité progresse.
Voilà M. Le Maire, mes chers collègues, les orientations budgétaires présentées ce soir sont on ne peut plus claires. Elles vont dans le bon sens. Elles doivent nous permettre de construire un budget 2021 ambitieux, à même de répondre aux conséquences sociales et économiques de la crise sanitaire.
Je vous remercie.