Le 24 janvier au Mac Orlan, les vœux du groupe des élu-e-s communistes ne pouvaient faire abstraction des évènements tragiques de ce début d’année. L’invitation d’artistes à s’exprimer sur le sujet a apporté un accent et une force particulière à ce moment de fraternité.
« Nous vous adressons nos vœux pour une très belle année 2015, solidaire, fraternelle, une année de luttes et de progrès. Prendre le temps de la tradition des vœux c’est l’occasion de se rappeler que nous ne gagnons jamais à faire l’économie de la fraternité.
Nous vivons collectivement et individuellement un début d’année qualifié d’historique. Les 17 victimes des attentats terroristes de janvier dernier nous ont profondément ému-e-s et touché-e-s. Nous étions Charlie, nous sommes Charlie. Le peuple a su se réunir pour réaffirmer son droit à la liberté d’expression, à la liberté tout court. 65 000 manifestant-e-s à Brest, du jamais vu. Voilà une belle réponse à tou-te-s ceux/celles qui, ces dernières années, considéraient que nous n’étions plus capables de solidarité, que l’individualisme implacable avait pris le dessus sur tout le reste.
Ce qui a été attaqué symbolise les fondements de notre République, les bases de notre maison commune, de notre être-ensemble. Cette mobilisation a concerné le peuple dans toutes ses dimensions, avec ses contradictions, ses désaccords, sa diversité. Mais le point commun à tout-e-s, est cette capacité à refuser qu’on assassine pour des idées, à refuser les peurs, les intégrismes, les divisions.
Ces rassemblements ouvrent une perspective : celle de travailler de nouveaux possibles, de déplacer l’horizon, de tirer sur le fil du changement. Nul besoin d’une réponse sécuritaire qui viendrait renforcer les divisions. Nous ne sommes pas en guerre et le Patriot Act auquel l’UMP a fait appel ne peut être la solution. Nul besoin d’une réponse identitaire. Ce serait tomber dans le piège des amalgames et du repli sur soi. Nous sommes tou-te-s et tout au long de notre vie en mouvement d’identité.
Pour nous, l’enjeu premier est d’agir pour retrouver le chemin de l’Egalité, couplée bien sûr à la Liberté et à la Fraternité. Une égalité qui soit comprise et partagée. Une égalité qui soit la reconnaissance, pour tou-te-s, des mêmes droits, dans le respect des différences de chacun.
Ce chantier de l’égalité nous concerne tou-te-s, et en tant qu’élu-e-s nous y sommes confronté-e-s tous les jours dans l’exercice de nos responsabilités.
Les événements récents nous invitent à travailler ce qui fait notre humanité au quotidien, réellement : l’éducation, la culture, le sport, le logement, les services de proximité, tout ce qui construit l’individu dans le commun, l’épanouissement personnel dans un cadre collectif, ce qui permet le rapport à l’autre sans peur, ni violence.
Permettez-moi de conclure sur une phrase de notre ami Roger Martelli : « Construisons ensemble le chez tous de l’égalité et de la dignité. Le socle de la tolérance n’est ni l’uniformité qui éradique, ni la différence qui éparpille. Le commun est notre horizon. » »