Durant le Conseil municipal du 10 octobre, Jacqueline Héré, Adjointe au Maire en charge du quartier de Bellevue, a réalisé une déclaration liminaire.
Lien vidéo du Conseil municipal 41:16 :
https://www.brest.fr/la-ville-de-brest/le-conseil-municipal-de-brest/les-precedents-conseil-municipaux-en-video-3984.html
« Monsieur Le Maire, Chers collègues,
« Les maires sont les élus préférés des Français » : c’est l’un des éléments que nous livre l’enquête « La voix des territoires » menée le mois dernier auprès de nos concitoyens par un organisme de sondage.
Bien sûr, s’il nous faut toujours regarder et questionner avec recul les résultats qui émergent des enquêtes d’opinion, celle-ci vient faire écho à ce que nous, élus communaux, ressentons au quotidien de l’attachement de nos administrés à l’égard de leur commune.
Les communes sont les creusets démocratiques de notre République.
Elles occupent un rôle à part aux yeux de nos concitoyens ; faits de proximité, de dialogue et d’engagement au service de l’intérêt général d’un territoire.
Elus locaux, nous sommes souvent les premiers et uniques interlocuteurs de nombreux d’habitants.
C’est la qualité de notre service public local qui répond en grande partie à leurs besoins les plus quotidiens.
Si cette enquête rappelle toute l’importance que revêt la commune dans l’esprit de nos concitoyens, nous faisons aujourd’hui face à des difficultés liées aux choix sévères de désengagement réalisés par l’Etat à l’encontre de nos territoires.
Emmanuel Macron a lancé une nouvelle étape du combat idéologique qui est mené contre nos services publics locaux et de proximité, derniers remparts contre les inégalités.
Elle prend des formes variées. Toujours guidée par cette volonté quasi-dogmatique de réduire coûte que coûte, et peu importe ce qu’il en coûte, la dépense publique.
Depuis 2012, nos collectivités locales subissent ainsi une baisse drastique et historique de leurs dotations d’état. Cette fois-ci par le biais de « contrats financiers » qui nous obligent à limiter nos dépenses de fonctionnement sous peine de pénalités financières.
Au moment où nos concitoyens demandent davantage de services publics de proximité, le gouvernement fait le choix de mettre à la diète ceux qui les portent quotidiennement dans l’intérêt de tous.
Comment ne pas y voir une forme d’injustice ?
Nous pourrions également ajouter au panel de mesures gouvernementales la suppression de la taxe d’habitation.
Avec notre Président, les vieux réflexes électoralistes ne sont jamais loin.
A défaut de réformer la taxe d’habitation sur des principes plus justes, le gouvernement, en actant sa suppression, affaiblit le lien qui unit les collectivités et leurs habitants.
Payer l’impôt local fait de chaque citoyen un membre à part entière de la communauté locale. Chaque citoyen, en fonction de ses moyens, doit pouvoir participer à la vie de sa commune.
En supprimant l’autonomie fiscale de nos communes, Emmanuel Macron procède en vérité à un nouvel acte de recentralisation autoritaire.
Nous avons aujourd’hui de sérieux doutes quant au niveau de compensation de cette suppression, promis apparemment « à l’euro prêt » par le gouvernement…
Monsieur le Maire, chers collègues, il y a un autre sujet sur lequel l’Etat n’est pas au rendez-vous, et nous le savons important et d’actualité pour les Brestoises et les Brestois, c’est celui de la tranquillité publique.
Permettez-moi de revenir brièvement sur la succession d’épisodes à laquelle nous avons été confrontés à la fin de l’été.
Les actes qui ont été commis, sur fond de rivalités de bandes et de trafics de drogue, sont graves. Très graves.
Nous les condamnons avec la plus grande fermeté.
Ce type d’agissement n’a pas et n’aura jamais sa place dans notre ville.
Nous le réaffirmons ici, la loi de la rue ne prédominera jamais sur l’état de droit.
Nous saluons à ce titre la qualité du travail des forces de police nationale et de la justice qui ont fait preuve d’une grande réactivité.
Nous comprenons et partageons l’exaspération et la colère qu’ont pu ressentir les habitants.
Ces actes délinquants sont d’autant plus révoltants que ce sont les habitants les plus modestes de notre ville qui en subissent les conséquences.
Notre souhait est que soient déployés davantage de policiers nationaux à Brest car le compte n’y est toujours pas !
Sur ce point, M. Le Maire, vous avez fait part au Ministre de l’Intérieur de la volonté de la ville d’engager des sommes conséquentes en faveur de la rénovation des locaux de la police nationale si notre commune bénéficiait en contrepartie de l’arrivée d’effectifs policiers supplémentaires.
Cette proposition donnant-donnant nous paraît juste. Nous espérons qu’elle sera entendue par le Ministre de l’Intérieur.
Rappelons qu’assurer la sécurité de nos concitoyens est une responsabilité qui incombe à l’Etat.
N’en déplaise à Marc Coatanéa, une police municipale n’a pas compétence à agir sur ces questions-là.
Notre cœur de métier, celui que la loi confie aux communes, ce sont les actions de médiation, le soutien à la sphère socio-éducative, le travail de prévention que nous menons sur l’espace public, dans les quartiers, en lien et en complémentarité avec nos partenaires institutionnels.
Nous avons consolidé dernièrement ces dispositifs en votant une série de délibération au sein de ce conseil. Il conviendra prochainement d’en réaliser une évaluation afin de nous poser la question de leur élargissement.
Monsieur Le Maire, chers collègues, je souhaiterai conclure cette intervention en exprimant également tout notre soutien aux mobilisations des retraités et des salariés et dirigeants des structures de prise en charge des personnes âgées.
300 personnes se sont réunies mardi dernier Place de la Liberté.
Comme nous, collectivités locales, ils ont à subir les coupes sombres du Gouvernement.
C’est cette même logique qui semble se profiler dans les prochains projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale pour l’année 2020.
Les personnels des EHPAD, hospitaliers, et de l’aide à domicile sont actuellement au bord de l’épuisement physique et moral du fait du manque de moyens alloués. Pendant ce temps-là, le groupe Orpéa, leader européen des EHPAD privés lucratif, implanté dans notre ville, se frotte les mains. Il n’a jamais été aussi rentable pour ses actionnaires.
Ce parallèle et ce décalage entre d’un côté ceux qui triment et de l’autre ceux qui en profitent est choquant.
Il est urgent que le Gouvernement débloque maintenant des moyens supplémentaires à la hauteur des besoins, dans les EHPAD, dans les services hospitaliers, dans les structures de l’aide à domicile.
Voilà M. Le Maire, chers collègues, chacun et chacune peut le constater, le nouveau monde à la Macron n’épargne pas grand monde.
Ici à Brest, nous faisons le choix de mener des projets utiles à tous : le projet de 2ème ligne de TRAM, les projets de renouvellement urbain que connaissent les quartiers de Bellevue, de Recouvrance et du Haut Jaurès, la rénovation énergétique de nos écoles publiques, pour n’en citer que quelques-uns.
Ces projets démontrent tout l’engagement de notre majorité en faveur d’une société plus juste, qui ne laisse personne sur le bord de la route. Ils démontrent toute sa détermination à poursuivre la construction d’une ville de solidarité, accueillante et résolument tournée vers l’avenir.
Je vous remercie. »