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CONSEIL MUNICIPAL 10 OCTOBRE – Dérogation à la règle du repos dominical – Intervention par Jean-Michel Le Lorc’h

Lors du Conseil municipal du 10 octobre, Jean-Michel Le Lorc’h, Conseiller municipal, est intervenu pour signifier le vote CONTRE des élus communistes sur les délibérations 10 et 11 :

Lien vidéo du Conseil municipal 2:14:55 :
https://www.brest.fr/la-ville-de-brest/le-conseil-municipal-de-brest/les-precedents-conseil-municipaux-en-video-3984.html

« Monsieur Le Maire, Chers collègues,

 Vous connaissez notre opposition au travail dominical dans le commerce. Qu’il concerne le commerce de détail ou le secteur des concessions automobiles.

Nous redoutons en effet que ces ouvertures dominicales dérogatoires, permises et reconduites d’année en année par notre conseil, ouvrent la voie à une généralisation et à une banalisation pure et simple du travail le dimanche dans notre ville.

Nous le réaffirmons, l’interdiction du travail le dimanche a été, et reste, une conquête sociale majeure.

Nous regrettons que ces deux délibérations prévoient une nouvelle fois d’affaiblir cette règle – chère à nos yeux – du repos dominical.

Après plusieurs années d’application, nous ne saisissons toujours pas les intérêts que présenteraient ces ouvertures dominicales pour l’emploi local, pour le commerce de proximité, pour les salariés, pour les Brestoises et les Brestois dans leur ensemble.

L’ouverture des commerces le dimanche ne permet pas de développer l’emploi local ni d’accroitre le pouvoir d’achat des Brestoises et des Brestois. Elle n’a pas d’effets économiques avérés car il n’y a pas plus de pouvoir d’achat en France.

Elle fragilise par ailleurs les droits et les conditions de travail des salariés des secteurs concernés.  Ce sont principalement des salariés employés à temps partiels gagnant moins de 1000 euros par mois qui sont impactés par ces dérogations à la règle du repos dominical. Ils n’auront pas donc pas d’autres choix que d’accepter de se rendre au travail ces dimanches d’ouverture, au détriment de leur vie personnelle et familiale.

Enfin, chacun peut constater que l’ouverture des commerces le dimanche se fait au détriment du commerce de proximité car c’est la grande distribution qui capte une majorité de consommateurs ces jours-là.

A la lumière de ces éléments, il nous semblerait nécessaire qu’une évaluation approfondie des effets de ces ouvertures dominicales dans notre ville soit réalisée :

Quels commerces sont amenés à utiliser ces dérogations ?

Quels impacts ont-elles sur les salariés concernés ?

Nous ne voulons pas d’une société de la mise en concurrence du tous contre tous, des grands commerces contre les petits commerces, des salariés entre eux.

Nous ne voulons pas d’une société où le consommateur remplace le citoyen.

Nous voulons que le dimanche reste un repère collectif dédié au temps libre commun, aux temps familiaux, aux temps culturels, aux temps personnels, si importants à l’émancipation de chacun.

Monsieur Le Maire, mes chers collègues, nous voterons donc contre ces deux délibérations.

 Je vous remercie. »