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CONSEIL MUNICIPAL 7 OCTOBRE 2021 – DECLARATION LIMINAIRE – ERIC GUELLEC

Durant le conseil municipal du 7 octobre dernier, Eric Guellec, adjoint au maire de la ville de Brest en charge , est intervenu en déclaration liminaire.

« Monsieur le Maire, chers collègues,

Hausse du prix de l’énergie, électricité et gaz,

Hausse du prix de l’essence,

Hausse des loyers,

Hausse des assurances et des mutuelles,

Hausse du prix des denrées alimentaires,

Hausse du prix des produits de première nécessité,

La liste est sans fin…

Le Gouvernement a beau nous affirmer que la croissance est de retour, ce que nous constatons nous, c’est surtout une hausse des factures alors que le même temps les salaires et les pensions stagnent !

Cette flambée des dépenses du quotidien conjugué aux effets de la crise sanitaire plonge ou maintient aujourd’hui un grand nombre de nos concitoyens dans des situations très difficiles.

Elle remet la question de la répartition des richesses, de la hausse des salaires et du pouvoir d’achat au premier plan.

Car en effet, le climat politique détestable que connait notre pays depuis plusieurs mois, avec une banalisation et une saturation des idées d’extrême droite qui pourrissent le débat public et envahissent les médias, ne saurait faire occulter les vraies préoccupations de nos concitoyens comme le pouvoir d’achat, le coût de la vie.

Ces préoccupations conduisent les gens à se mobiliser, à manifester. Ces mobilisations, ces manifestations, nous les soutenons, nous y participons, car elles portent la revendication fondamentale d’un meilleur partage des richesses dans le pays, d’un besoin urgent de davantage de justice sociale.

***Eric - Copie

Le 12 février dernier, le conseil de Brest métropole votait un vœu qui soulignait notamment la nécessité de maitriser le prix de l’électricité payé par les usagers, en particulier dans un contexte de crise qui voit progresser la précarité énergétique dans beaucoup de foyers modestes.

***

Face aux problématiques de pouvoir d’achat et d’explosion du coût de la vie, des solutions concrètes qui répondent aux attentes du plus grand nombre, existent.

Certaines sont de niveau national.

La régulation du prix de l’énergie. Selon nous, elle serait permise par une baisse la TVA de 20% à 5,5% sur l’énergie, reconnue bien de première nécessité, et soulagerait dans l’urgence des millions de familles qui hésitent aujourd’hui à allumer leur chauffage. La renationalisation d’EDF et d’ENGIE permettrait aussi de reconquérir une maitrise publique en matière de production et de distribution et donc de fixer les tarifs.

L’accompagnement des plus modestes deuxièmement. Une revalorisation significative de l’Aide Personnalisée au Logement serait notamment un moyen de redonner un peu d’air aux locataires du parc social pour payer leur loyer et leurs factures d’énergies.

A ce sujet, le congrès HLM qui s’est tenu la semaine dernière à Bordeaux a permis de débattre sur le modèle du logement social pour les prochaines années. En l’occurrence, les nouvelles propositions de Monsieur Castex masquent mal l’échec de la politique du gouvernement en matière de logement social : baisse des APL, coupes sur les budgets des offices HLM, baisse de la construction de logements sociaux. C’est l’exact inverse qu’il faudrait initier pour redonner toute sa place au logement social.

L’augmentation des salaires et des pensions. Sur ce point non plus, le compte n’y est pas. Nous avons toujours un problème de salaires et de pensions dans notre pays, trop faibles, trop bas pour une immense de majorité de nos concitoyens quand dans le même temps les riches sont toujours plus riches.

Depuis plus de 10 ans, le point d’indice des fonctionnaires, et notamment celui des agents du service public local, les agents territoriaux, est gelé. Comment s’en satisfaire ?

De la même manière, nous pensons à tous ces travailleurs, les premiers de corvées, mal payés, qui ont tenu le pays debout durant la crise sanitaire.

Nous pensons aussi aux jeunes dont beaucoup sont entrés dans la précarité sous l’effet conjugué des politiques gouvernementales et de la crise sanitaire : précarité des revenus, précarité de l’emploi, précarité des formations, précarité de logement, précarité étudiante au sens large.

A cela se rajoute l’injustice de la réforme de l’assurance chômage. Messieurs Macron et Castex ont décidé d’imposer la mise en œuvre de la contre-réforme de l’assurance-chômage, malgré l’unanimité qu’elle rassemble contre elle.

Il est donc aujourd’hui urgent de mettre en place un revenu étudiant, de relever les salaires et les pensions, notamment en portant de suite le SMIC à 1800 euros bruts, de dégeler le point d’indice.

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Et puis, au-delà de ces mesures strictement nationales, il y a aussi les initiatives et les mesures que nous pouvons prendre à l’échelon local, pour redonner du pouvoir d’achat tout de suite aux habitants de notre ville et de notre agglomération, notamment aux plus modestes.

Le rôle de nos collectivités est bien de continuer à porter des politiques sociales et de bien-vivre ensemble toujours plus ambitieuse, afin d’éviter que les plus modestes se prennent de plein fouet cette crise de l’énergie et cette hausse générale des prix.

Premièrement, en renforçant et en élargissant notre action sociale locale à davantage de bénéficiaires. Avec l’appui du CCAS et de ses structures. A l’appui aussi de tous les dispositifs d’accompagnement existants, à la ville comme à la métropole.

Le Fonds d’Urgence Logement mis en place l’année dernière de manière temporaire était à ce sujet un dispositif intéressant pour aider les familles ne bénéficiant d’aucune aide sociale à payer les loyers et les charges.

Le Fonds de Solidarité Logements, outil essentiel de solidarité que nous abondons tous les ans mériterait également d’être davantage mobilisé pour l’aide au paiement des factures.

Et puis, deuxièmement, en coordonnant mieux et en renforçant tous les dispositifs de tarifications sociales et de gratuité existants car l’absence ou l’insuffisance de revenu ne doit pas être un obstacle pour accéder au service public.

Je le disais tout à l’heure, il y a un vrai enjeu d’accompagnement de la jeunesse. A ce sujet, la question de l’extension de la gratuité et de la tarification sociale des transports en direction des jeunes reviendra dans le débat, d’autant qu’elle est inscrite dans notre programme municipale et métropolitain. 

La question du prix de l’eau et d’une tarification sociale ambitieuse en la matière mérite également d’être de nouveau posée. Instauration d’un chèque eau géré par le CCAS, d’une aide financière systématique, la gratuité des premiers mètres cubes et la refonte plus large de la grille tarifaire afin de la rendre plus solidaire, progressive et incitative, sont autant de moyen de réponse aux problématiques de coûts de la vie actuelle.

Enfin, nous pensons que l’élargissement de la gratuité d’accès à certains services et équipement culturels de la ville, musées et médiathèques, serait également un signal fort dans la période que nous traversons.  

Monsieur le Maire, je vous remercie. »