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CONSEIL MUNICIPAL 8 FÉVRIER – Impacts des mesures gouvernementales et contexte social à Brest

Intervention par Jacqueline Héré, Adjointe au Maire et Présidente du Groupe des élus communistes.

« Monsieur Le Maire,

Chers collègues,

Oui, vivre dignement au 21ème Siècle, c’est possible !

Oui, nous, notre majorité, pensons que servir le progrès social et humain prépare mieux l’avenir que de se plier aux visées égoïstes « des premiers de cordées ».

Les semaines se suivent et se ressemblent. Les textes votés, les mesures décidées, les ambitions affichées à Paris sont néfastes pour notre territoire, pour Brest, pour nos concitoyens.

Ces mesures, quelles sont-elles ?

La loi de finances 2018 d’abord, la première du quinquennat.

Le Gouvernement, en faisant le choix de baisser les APL, déstabilise de facto notre bailleur social, Brest Métropole Habitat, (- 4 millions d’euros cette année) ainsi que ses locataires ! Le rapport de la Fondation Abbé Pierre paru la semaine dernière, fait état d’une hausse du nombre de personnes touchées par le mal-logement ! C’est donc par la destruction du logement social que M. Macron entend répondre à ce fléau ? Ici à Brest, notre majorité l’a réaffirmé, nous voulons amplifier les politiques publiques d’habitat pour tous ! Construire plus de logements sociaux est la solution la plus efficace pour endiguer le mal-logement.

Cette loi de finances 2018 engage aussi la suppression de la taxe d’habitation, un danger pour la libre administration des collectivités dont nous avons eu cesse d’alerter.

Les ordonnances Macron, ensuite ! On connait la vieille rengaine selon laquelle pour pouvoir embaucher, il faut pouvoir licencier ! Comment ne pas être choqué, outré par la violence du plan de licenciement massif lancé par Carrefour, il touche majoritairement des femmes, brutalement remerciées après avoir servi cette enseigne plusieurs années.

La suppression des contrats aidés annoncée en plein ccœur de l’été par le Gouvernement est également une mesure brutale. 800 emplois étaient menacés dans le Pays de Brest, combien en reste-t-il aujourd’hui ? Trop peu…

Les Ehpad. Nous l’avons vu la semaine dernière, à Brest et dans le Finistère, la mobilisation tenue à l’appel de toutes les organisations syndicales et des directions d’établissements dit combien la situation est aujourd’hui indigne pour les personnels comme pour les personnes prises en charge. Nous avons toutes et tous des témoignages qui affluent, des exemples de notre vie personnelle : nos soignants sont en détresse, nos Ehpad en souffrance !

Brest est une ville amie des ainées. Nous avons investi 17 millions d’euros dans l’EHPAD de Kerlévénez. Un engagement fort ! Maintenant, c’est à l’Etat de prendre ses responsabilités, de fournir à ces structures, à leur personnel les moyens de fonctionner et de s’occuper dignement de nos anciens !

La rallonge de 50 millions d’euros annoncée par la Ministre de la Santé parait bien dérisoire pour assurer cette meilleure qualité de soins pour les usagers, de vie pour les soignants. C’est un plan en milliards dont la santé a besoin. 4 milliards d’euros, c’est justement le coût de la suppression de l’ISF dont bénéficie 5% les plus riches.

Aux mobilisations qui ont jalonné notre ville depuis quelques semaines, j’aurais également pu ajouter celle des gardiens de prisons, qui ont jeté les clés par-dessus le mur, usés, eux aussi, du manque de moyens alloués et du peu de considération des hautes administrations à leurs égards. J’aurais pu ajouter celle des enseignants mobilisés avant-hier contre la réforme du bac et contre la transformation de l’Université en club privé. Celle des enseignants Staps de l’UBO, soutenus par leurs étudiants, qui ont fait entendre leur désarroi car les postes de titulaires sont encore trop insuffisants. J’aurais pu parler de l’Hôpital public, de notre CHRU, de son personnel dévoué, victimes des coups de rabot pratiqués depuis tant d’années !

Mais le grand dénominateur commun de tous ces mécontentements légitimes, ce sont bien les plans de dynamitage successifs de la fonction publique, dont celui annoncé au début du mois par le Président : recours accru à la contractualisation, plan de départ volontaire, suppression de 120 000 fonctionnaires dans nos institutions et dans nos collectivités. Au final, nous allons avoir des pans entiers de service public qui vont être privatisés, soumis aux lois du marché.

En réalité, derrière cela, c’est le statut des fonctionnaires qui est de nouveau attaqué. Ce statut, initié par Maurice Thorez en 1946, élargi par Anicet le Pors en 1982, n’a pas été inventé pour le plaisir. Le fonctionnaire est dans une position statutaire et non contractuelle car il porte des missions de service public guidées par l’intérêt général. Ce socle progressiste et protecteur, fait de principes républicains, est le garant de la neutralité du service public. Il est le garant de la responsabilité à l’égard des usagers et donc de l’efficacité de la fonction publique.

Elus communistes, nous le disons, la fonction publique, les fonctionnaires, les agents de notre collectivité, sont essentiels à la cohésion de notre société. Ils sont essentiels pour répondre aux besoins présents et aux besoins d’avenir de nos concitoyens.

Nous, élus au sein d’une majorité de gauche, devons être les relais de ces aspirations.

 Je vous remercie. »