Déclaration de la Fédération PCF du Finistère
Démolition du cargo Captain Tsarev
Pour une filière industrielle de déconstruction, de recyclage et de valorisation des navires
L’histoire compliquée du vraquier Captain Tsarev, remorqué à Brest en novembre 2008, en avarie moteur et abandonné depuis, à quai, par son armateur, touche à sa fin.
La Région Bretagne a obtenu en décembre 2015, à la suite d’un longue procédure contentieuse, la déchéance de propriété du navire, ouvrant droit à la vente pour démolition d’un bâtiment devenu dangereux.
Le chantier de déconstruction a été confié à la société spécialisée «Les recycleurs bretons ».
Huit ans pour en arriver là.
On pourra se questionner sur la longueur du délai, la complexité de certaines procédures, la frilosité peut-être à les activer, la méfiance devant la stratégie malhonnête de pseudo armateurs… On mettra cependant en balance que dès son arrivée à Brest, le point de sortie était quasiment inéluctable et que le navire a neutralisé pendant 96 mois 200 mètres linéaires de quai. Une paille dans un port en pleine mutation. On remarquera d’ailleurs que la clôture du dossier « Captain Tsarev » n’épuise pas le sujet à Brest puisqu’il reste à traiter les cas du « Karl », de l’ « Antigone Z » et de l’ « Ocean Jasper ».
Au delà de ces remarques, largement partagées, la fédération du PCF du Finistère se félicite de cette issue.
Ce chantier doit en appeler d’autres et il est grand temps que se construise en Bretagne et dans le Finistère une filière industrielle de déconstruction, de recyclage et de valorisation des navires en fin de vie. Les enjeux sociaux, économiques, environnementaux ne sont plus à démontrer.
La flotte mondiale compte aujourd’hui 80 000 navires de plus de 120m de long. 1200 d’entre eux sont démolis chaque chaque année. 90% le sont dans les pays du sud est asiatique, dans des conditions effroyables, pour les femmes et les hommes qui travaillent dans les chantiers et bien sûr pour l’environnement.
Ces enjeux sociétaux, environnementaux, territoriaux n’ont pas pour horizon indépassable le « combien ça coûte ? », le taux de marge ou les comptes de résultat de tel ou tel armateur. Les pouvoirs publics, locaux, départementaux et régionaux, comme ils le font pour nombre de secteurs économiques, peuvent et doivent aider à l’émergence et à la structuration d’une filière technique spécialisée dans ce domaine.
Brest, le 18 mai 2016
Fédération PCF du Finistère, Commission Marine