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CONSEIL MUNICIPAL 18 SEPTEMBRE 2020 – Intervention liminaire – par Eric Guellec

Eric Guellec, adjoint au maire de la ville de Brest, délégué à la dynamique associative, aux relations avec les équipements de quartier, les acteurs de l’éducation populaire, les associations patriotiques et les anciens combattants, est intervenu durant le conseil municipal de vendredi dernier.

Lien vidéo du Conseil municipal – 26:47 :
https://www.brest.fr/la-ville-de-brest/le-conseil-municipal-de-brest/le-conseil-municipal-en-video-3812.html

 

« Monsieur le Maire, chers collègues,Eric - Copie

Nous abordions hier en conseil de métropole les effets économiques de la crise de Covid-19 sur notre territoire. Des effets économiques qui font bien sûr écho aux phénomènes de précarité sociale qui touchent actuellement une partie grandissante de nos concitoyens. Après la déflagration sanitaire, l’urgence est désormais sociale. Beaucoup de nos concitoyens basculent dans la précarité.

A l’examen du plan de relance de Macron, nous constatons que nos inquiétudes quant au manque de réponses apportées par le gouvernement à cette urgence sociale étaient fondées. Rien sur les hausses de salaire et de pouvoir d’achat. Rien sur la revalorisation du RSA et son extension aux jeunes. Rien, non plus, sur les APL et leur nécessaire augmentation.

Les 800 millions d’euros consacrés au soutien aux personnes précaires contrastent avec les 20 milliards d’aides publiques dont les entreprises vont profiter allégrement sans aucune contrepartie. Avec ce plan de relance, le Président des Riches démontre une nouvelle fois que les plus précaires ne sont pas au cœur de ses priorités.

Ici à Brest, la solidarité est au cœur de notre projet car nous savons que c’est celle-ci qui nous permettra de surmonter collectivement cette crise sans précédent.

Depuis le début de la crise, nous nous sommes attachés à renforcer notre accompagnement auprès des plus fragiles afin de répondre à leurs besoins immédiats. Dès le début du confinement, le CCAS et ses agents se sont fortement mobilisés. Plusieurs dispositifs ont été mis en place. En lien avec les associations du secteur social, il a été décidé d’ouvrir un point supplémentaire d’aide alimentaire rive droite afin de fournir des réponses d’urgence à la population. Ce dispositif inédit est aujourd’hui reconduit. Une épicerie solidaire en réseau va par ailleurs ouvrir ses portes à l’automne à Bellevue.

Elus communistes, il nous semble que ces choix réaffirmés de solidarités, dans un moment où la précarité s’aggrave, sont des choix courageux. Ces dispositifs de solidarité, nous devons les prolonger, les renforcer, les élargir, car ils permettent de prévenir des situations de grandes difficultés sociales.

L’analyse des besoins sociaux que la ville, avec le CCAS, va devoir réaliser en ce début de mandat sera un moment opportun pour examiner sur quels axes nouveaux déployer notre action sociale locale.

A ce titre, j’aimerais pointer un sujet particulier, celui de la précarité étudiante. Le coût de la vie étudiante a explosé dans notre pays. C’est ce qu’ont révélé les syndicats étudiants dans leur enquête annuelle. A Brest aussi, le prix de la rentrée universitaire a augmenté significativement. Aujourd’hui, les jeunes sont en première ligne car ce sont eux qui occupent les emplois les plus précaires, souvent d’ailleurs pour financer leurs études. Avec la réforme de l’assurance chômage, les jeunes de moins de 25 ans privés d’emploi se retrouvent donc sans RSA, ni allocation. Les effets de la crise sanitaire risquent d’accroitre rapidement et durablement ces phénomènes de précarité.

L’achat des masques pèse aujourd’hui lourdement sur les finances des étudiants. Il est essentiel que chacun bénéficie gratuitement de ces outils de protection pour se rendre en cours. Certaines associations étudiantes brestoises ont organisé des distributions. C’est tout à leur honneur. Nous savons la jeunesse étudiante brestoise très investie dans le développement des réseaux d’entraide et des circuits de solidarité.

De son côté, la ville s’est engagée à fournir à chaque Brestois deux masques lavables et réutilisables. Nous invitons donc les étudiants brestois résidant à Brest à se rendre dans leur mairie de quartier pour pouvoir en bénéficier, s’ils ne l’ont pas encore fait.

Mais tout de même, les masques étant des outils de protection sanitaire indispensables et obligatoires, leur coût ne devrait-il, en conséquence, être intégralement pris en charge par l’Etat. Nous en sommes persuadés et nous le revendiquons.

Je parlais tout à l’heure de l’ouverture proche d’une première épicerie solidaire dans le quartier de Bellevue. Ce type de structure a vocation à s’adresser aussi aux étudiants en difficulté financière qui pourront y trouver des produits à bas prix et de qualité. Notre souhait est d’accompagner l’implantation d’un réseau d’épiceries solidaires dans les différents quartiers de la ville car ces lieux, à la fois inclusifs et émancipateurs, répondent aux enjeux d’un droit à une alimentation de qualité pour toutes et tous.

Enfin, Monsieur le Maire, chers collègues, je voudrais conclure mon propos en rappelant le rôle crucial qu’exerce notre tissu associatif dans cette période de crise…

Dans un moment où la crise sanitaire peut provoquer isolement et repli chez nombre de nos concitoyens, et je précise que si les plus fragiles sont comme d’habitude les premiers touchés, cela traverse cette fois toutes les conditions sociales et peut mettre à mal les liens inter personnels ; dans un tel moment donc, le tissu associatif doit continuer plus que jamais à occuper une place centrale dans notre projet pour la société de demain.

Toutes les associations sont des vecteurs de liens, de commun, de partage.

De par la qualité de leurs projets et des actions qu’elles mènent, elles contribuent grandement à améliorer le quotidien des Brestois et des Brestoises, dans leur ensemble. Les associations œuvrent à renforcer le bien-vivre dans notre ville, à y développer l’échange citoyen, la cohésion sociale. Elles sont des milliers, grandes et petites à mailler le territoire de notre cité du Ponant. Elles sont au cœur de notre projet municipal.

Je vous remercie. »