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CONSEIL MUNICIPAL 19 OCTOBRE – Tranquillité publique à Brest – Intervention de Jacqueline Héré

« Monsieur Le Maire,

Chers collègues,

Permettez-moi de réagir quant aux propos que la droite vient de tenir sur la tranquillité publique au sein de notre ville.

Oui, la lutte pour la tranquillité publique constitue une préoccupation majeure pour les Brestoises et les Brestois.

Mais ce que les brestois attendent, ce sont d’autres réponses que les polémiques politiciennes teintées de sensationnalisme que la droite municipale tente d’orchestrer à chacun des conseils municipaux.

Vous l’avez dit dans la presse, M. Le Maire, les phénomènes de délinquance ont évolué ces dernières années. En cœur de ville et dans les quartiers. Ceci n’est pas une particularité brestoise.

Nous faisons de la question de la tranquillité publique une priorité de l’action municipale. La tranquillité publique est un droit pour tous.

C’est pourquoi nous investissons dans la prévention, dans l’action socio-éducative, dans le développement du lien social car nous sommes persuadés que ces mesures favorisent l’épanouissement de chacun, le respect de l’autre et permettent ainsi sur le long terme de réduire sensiblement les risques d’actes délinquants et d’incivilités.

La prévention dans les établissements scolaires de la ville, notre soutien financier à la sphère éducative et associative, nos opérations de réaménagement de l’espace public, les opérations de rénovation urbaine, la médiation urbaine, le plan alcool sont autant d’actions essentielles pour créer les conditions d’un mieux vivre-ensemble.

Ces actions de prévention sont aujourd’hui rendues difficiles du fait des impacts des mesures gouvernementales. On a pu le constater avec la suppression des contrats aidés qui n’a pas épargné la sphère associative brestoise. Nous devons donc aller plus loin dans le développement de ces différents dispositifs de prévention.

Faire reculer les incivilités et l’insécurité nécessite une coordination de moyens. Si nous exerçons la compétence de prévention de la délinquance ; assurer la sécurité du quotidien et le droit à la tranquillité publique de nos concitoyens est une compétence de l’État.

M. Le Maire, vous avez proposé à ce titre que la ville de Brest candidate à l’expérimentation sur son territoire du dispositif de police de sécurité du quotidien. Oui, vous avez raison. Notre ville a besoin que des moyens humains supplémentaires soient donnés à la police nationale et à la justice, des moyens supplémentaires pour que l’on voit davantage d’agents de police nationale sur l’espace public, en proximité, au service des habitants.

Mettons l’État face à ces responsabilités !

En réalité, et c’est bien là le problème, 23 000 postes de fonctionnaires de police ont été supprimés sur le territoire national par M. Sarkozy. En 10 ans, sous l’effet des politiques d’austérité des gouvernements successifs, nous avons perdu 120 postes de fonctionnaires de police sur la ville.

Ce désengagement de l’État n’est pas acceptable. Il n’est pas acceptable pour les fonctionnaires de police à qui on ne donne pas les moyens suffisants et nécessaires pour remplir l’entièreté des missions et des objectifs qui leur sont assignés. Il n’est pas acceptable pour nos concitoyens qui attendent des policiers qu’ils soient à leur écoute, qu’ils soient en mesure d’intervenir rapidement si besoin.

Dans ce contexte contraint pour les collectivités locales, nous espérons que chacun des groupes politiques saura porter la revendication d’un réengagement de l’État sur les questions de sécurité et de tranquillité. Cela afin de permettre un rétablissement des niveaux d’effectif de police nationale à Brest et l’octroi de moyens matériels supplémentaires.

Nous pourrions d’ailleurs lors du prochain conseil municipal soumettre un vœu au vote de cette assemblée réaffirmant qu’assurer la sécurité et le droit à la tranquillité publique est une fonction régalienne de l’État et qu’il appartient donc à l’État de donner les moyens nécessaires à la police nationale et à la justice de remplir correctement leurs missions.

Je vous remercie. »