Lors du Conseil Municipal de rentrée, qui s’est tenu le 19 janvier 2017, avait lieu la délibération sur les orientations budgétaire de la ville. Le groupe des élu-e-s Communistes, par la voix de Claude BELLEC s’est exprimé de façon critique face à la politique menée par le gouvernement, tout en se félicitant du maintient du niveau d’investissement de la ville dans ce contexte contraint:
« Mr. Le Maire,
Cher-e-s collègues
Depuis le début du quinquennat, le Gouvernement a décidé de faire participer l’ensemble des collectivités au plan de réduction des dépenses publiques de l’État et ainsi ramener le déficit public de l’État sous la barre fatidique des 3 % imposé par Bruxelles.
Sur le plan européen, nous critiquons le pacte de stabilité et cette fameuse règle des 3% qui impose aux États européens de limiter leur déficit public à ce niveau. Cette règle est absurde. Elle empêche tout plan de relance ambitieux et enferme les économies mondiales dans la récession. Les cures d’austérité imposées aux États ont aggravé la crise plutôt que ne l’ont endiguée. Aujourd’hui, même des organismes tel que le FMI, la Commission européenne, gardiens de l’orthodoxie libérale, et l’OFCE, encouragent les États à faire plus de dépenses publiques en direction de l’investissement, ainsi qu’à améliorer pouvoir d’achat afin de faire repartir l’économie et l’emploi, soit exactement le contraire de ce qu’a fait le gouvernement français durant ces 5 dernières années.
En effet, en France, le Gouvernement a décidé de faire peser sur les collectivités et les ménages, le redressement des comptes publics de l’État. Nous sommes devenus les variables d’ajustement de la stratégie de désendettement de l’État. L’investissement et le pouvoir d’achat ont ainsi fondu comme neige au soleil. Dans le même temps des milliards d’euros ont été versés aux grandes entreprises, notamment via le CICE, sans effet notoire sur la courbe du chômage.
Pour 2017, malgré le « petit cadeau de départ » du Président de la République qui a divisé par deux la baisse de dotations initialement prévue, la saignée va continuer pour les collectivités.
Nous le redisons fermement dans cette Assemblée, l’austérité budgétaire n’est pas le remède miracle à la crise. Bien au contraire, elle affaiblit durablement les collectivités.
Malgré tout, notre politique d’investissement pour 2017 demeure soutenue, avec une enveloppe de 16,6 Millions d’euros. C’est une bonne chose. Coûte que coûte, il faut maintenir un niveau d’investissement public soutenu. Trop de collectivités ont dû baisser leurs investissements en raison de la réduction des dotations de l’État. Ce n’est pas le cas à Brest, il faut le souligner et garder à l’esprit que c’est l’investissement public qui fait vivre un territoire, qui le rend attractif, qui permet la croissance et l’emploi. La reprise économique passera dans tous les cas par des plans d’investissements massifs.
Après la fin du chantier de la Médiathèque des Capucins, d’autres projets voient le jour : un nouveau terrain synthétique, la rénovation du Petit Kerzu, le programme du groupe scolaire Kérisbian….
Concernant les dépenses de fonctionnement. La stratégie budgétaire visant à maintenir la capacité d’épargne de la Ville pour garder un bon niveau d’investissement, impose de limiter la progression des dépenses de fonctionnement à +0.8%.
Sur ce point, les perspectives financières de la Collectivité avec le fameux catalogue d’économies ont fait la une des médias en 2016. En 2017, l’heure sera aux décisions politiques. Nous serons attentifs à ce que toutes les décisions prises (nouveaux conventionnements…etc.) se fassent dans le dialogue et l’échange et non dans la contrainte.
Sur la fiscalité, nous voulons également souligner l’engagement pris devant les électeurs de ne pas augmenter la pression fiscale sur les ménages. En effet, nous estimons qu’une fiscalité locale qui exploserait pourrait lourdement impacter le pouvoir d’achat des habitants, les fins de mois étant déjà très difficiles pour nombre d’entre eux. La décision a été prise pour 2017 de ne pas toucher aux taux. Nous nous en félicitons.
Dans ce contexte budgétaire contraint et imposé par le Gouvernement, le Groupe des élu-e-s communistes restera vigilant à ce que la dépense publique soit utile et orientée pour garantir et maintenir des services publics de qualité à nos concitoyens. Nous pensons notamment aux dispositifs sociaux essentiels pour de nombreux habitants…
Concernant l’avenir, ne soyons pas de doux rêveurs, la plupart des candidats à la prochaine élection présidentielle semblent partager la nécessité de continuer à réduire la dépense publique.
Nous devons donc continuer à défendre, au niveau national, un programme de réorientation des choix économiques et budgétaires. 2017 en est l’occasion. Nous resterons déterminés dans nos engagements et nos combats au service de l’action publique, de l’utilité de nos dépenses et des besoins de la population.
Je vous remercie. »