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Ouest-France : Street art, Brest va en voir de toutes les couleurs

Peindre sur les murs, c’est le nouveau projet qui dynamise le quartier Bellevue à Brest. Zest, l’artiste graffeur de Montpellier, revient et lance la série des fresques avec Toy story, avenue Le Gorgeu, en face de l’UBO.

Repérage

Les membres du conseil de quartier de Bellevue ont mené dans un premier temps un gros travail de repérage de murs et pignons susceptibles d’accueillir une fresque « sans savoir si les propriétaires étaient d’accord ou pas ». Soixante-sept emplacements ont ainsi été repérés.

En vue

Quels sont les critères d’un bon emplacement ? « Il faut un mur très visible, sur une grande surface plane… », détaille Laure. Un pignon d’immeuble en largeur ou en hauteur fait parfaitement l’affaire. Il faut qu’il soit bien placé pour qu’un maximum de personnes puissent le voir… La fresque du 1, rue de Lanrédec dispose d’un emplacement de choix avec son pignon donnant sur l’avenue Victor-Le Gorgeu. Elle a été confiée à une pointure reconnue du graff : le Montpelliérain Zest.

Envie

Plus qu’une peinture, le graffeur a besoin d’un site pour s’exprimer. « Un bel emplacement, un mur, cela se vend, explique Jacqueline Héré. Nous avons souhaité commencer par des espaces très visibles pour montrer qu’on démarre vraiment une opération d’envergure. » Il n’y aura pas de thématique particulière. Les habitants, à travers le conseil de quartier Bellevue, ont été associés aux élus et aux jeunes du centre social, de la maison de quartier et de l’IME Jean-Perrin. La députée Patricia Adam a donné un coup de pouce en aidant à financer les créations via sa réserve parlementaire. Le fil conducteur, c’est l’envie de l’artiste.

Dynamique

Le quartier de Bellevue accueille déjà, ici et là, « des murs travaillés » par les graffeurs, notamment sur les rives de Penfeld, au niveau de la porte de l’Arrière-Garde. « Deux fresques en noir et blanc sont particulièrement remarquables, souligne Jacqueline Héré, maire du quartier. L’une sur le thème de Mandela et l’autre sur une maison flottante. » Cette créativité a été renforcée par des fresques peintes au sein des locaux par les jeunes des trois équipements de quartier.

Toy story

« Dans le monde du graff, le toy, c’est le recouvrement de chaque graffiti », détaille Zest. Comme son nom l’indique, sa fresque abstraite fait référence au dessin animé Toy story. Elle est « basée sur l’énergie et les couleurs primaires qui, mises l’une sur l’autre, donnent une impression de vitesse. » L’artiste a joué avec les transparences dans un camaïeu de tons bleus plutôt réussis.

Zest, le retour

Après le centre-ville de Montpellier, la Bibliothèque universitaire de Bordeaux et une carrière à Dijon, Zest a posé ses pinceaux à Bellevue pour quatre jours. Un retour aux sources pour celui qui avait œuvré à décorer la rue Madagascar, sur le port, avec son équipe de Montpellier venue prêter main-forte aux Brestois. L’œuvre éphémère de 60 mètres a disparu avec l’aménagement du port. Toy story ne court pas ce risque. Elle devra juste affronter les intempéries une bonne vingtaine d’années. « En se patinant, elle s’épanouira. » Comme le bon vin.

© Ouest France : article paru dans le journal du 18 octobre 2016, plus d’information sur www.ouest-france.fr