Intervention par Jean-Michel Le Lorc’h, Conseiller Municipal en charge des CCQ.
« Monsieur Le Maire,
Cher-e-s collègues,
Tout d’abord, nous souhaitons remercier les services pour la qualité du document d’orientations budgétaires qui nous a été remis.
Ce débat d’orientations budgétaires, traditionnel du début d’année, fait suite au vote de la 1ère loi de finances du quinquennat Macron.
Il fait suite à la loi de programmation des finances publiques 2018-2022.
Cette loi de programmation, nous l’avons dit lors du DOB de notre Métropole, a au moins le mérite d’être claire : continuer la réduction drastique des dépenses publiques. Elle n’est plus ni moins qu’un énième entêtement au respect des règles sacro saintes économiques imposés par la Commission européenne. Des règles absurdes, érigées en totem, qui ont été fixées arbitrairement sans jamais tenir compte de la vie des êtres humains et des défis à relever.
Cette trajectoire, annoncée par le gouvernement, est bien loin de répondre aux attentes de l’immense majorité des Français, à qui tous les gouvernements, depuis la crise de 2008, ont demandé des efforts considérables. Pas un mot pour faire reculer la pauvreté alors que celle-ci atteint des records, pas une ligne pour fixer des objectifs de réduction du chômage et des inégalités, terreau de la détresse et de l’injustice.
Au contraire, un budget qui pratique invariablement la méthode des coups de rabot et une austérité toujours plus poussée.
Disons-le, le nouveau coup porté à nos collectivités est violent, injuste, insupportable. 13 milliards d’économies sont à nouveau imposés aux administrations publiques locales. Entre 2013 et 2016, rappelons que la baisse du déficit de l’Etat a été pour 85 % le fruit de l’effort que les collectivités locales ont fourni. Nous avons assez payé !
Aujourd’hui, si la méthode des baisses unilatérales de dotations change, les économies sur le dos de nos services publics locaux perdurent ! Non plus, il est vrai, par la baisse de nos recettes mais par une limitation stricte de nos dépenses de fonctionnement annuelles (à une évolution de 1,2 %).
Pour ce faire, l’État nous propose la ratification d’un contrat de 3 ans qui limiterait l’évolution de nos dépenses à 1,2 % (modulable à la baisse). En volume de dépenses, cela nous amènerait à une baisse de – 0,2 % par an. Un vrai tour de passe-passe budgétaire qui aura la même nocivité pour nos budgets et pour le service public local.
Vous le savez, nous ne pouvons souscrire à cette volonté d’asphyxie des échelons locaux. Comment accepter la signature, les yeux fermés, de tels contrats en l’état ? Comment l’accepter alors qu’aucune contrepartie nette, conséquente n’a été mise à l’ordre du jour par le Gouvernement ?
Nos budgets ont toujours été géré avec sérieux malgré le contexte austéritaire imposé et nos faibles recettes de fonctionnement passées. La Ville est en bonne santé financière. Elle a déployé ces dernières années une politique d’investissement soutenue avec la réalisation de projets importants : la Médiathèque des Capucins qui ne désemplit pas, l’Ehpad de Kerlévenez (dont l’État devrait plus se préoccuper au passage).
Nos engagements de mandats au service des brestois et du territoire, nous les tenons, nous les tiendrons.
Nous n’avons pas augmenté la fiscalité ménage comme nous nous y étions engagés dans notre programme commun. La solution de facilité pour faire face aux baisses imprévues de dotations de l’Etat aurait pourtant été de le faire. Mais nous estimons que le coup de bambou fiscal n’a jamais été la solution, encore moins en période de crise. Ainsi, pour 2018, les taux appliqués par notre collectivité seront à nouveau stable. Cette politique de modération fiscale doit perdurer jusqu’à la fin du mandat.
Nous continuerons à faire évoluer le territoire par une politique d’investissement soutenue. 18 millions d’euros d’investissement public sont à nouveau programmés pour 2018 : la reconstruction de la crèche de l’Europe, la construction du nouveau Gymnase Foch. Des projets qui collent à la vie quotidienne des brestois. Il est vital de conserver ce haut niveau d’investissement public.
Pour réaliser ces engagements, nous sommes contraints de préserver notre capacité d’épargne et de limiter nos dépenses de fonctionnement à 1,2 %. Ne nous le cachons pas, ces contraintes imposées par l’Etat rendent cet effort conséquent, notre exercice inconfortable. Mais nous continuerons d’être les garants de la juste utilisation de l’argent publique.
C’est notre devoir d’élus au service des habitants, du territoire, de l’intérêt général. La dépense publique inutile ou exagérée, dogme macron-économique répété à longueur de journée, n’existe pas. Les besoins permanents des populations, eux, existent et nous nous devons d’y répondre.
Les orientations budgétaires présentées ce soir démontrent que la Ville de Brest est en bonne santé financière. Elles nous permettent d’envisager et d’imaginer les projets à venir, toujours au service des brestois et d’un développement solidaire de leur ville.
Je vous remercie. »